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7 mars 2011

De la (fausse) crise de l’immobilier au surendettement

Pourquoi les ménages à bas revenus paient-ils des loyers nets de plus en plus élevés, malgré les très importantes aides au logement ?

C’est la réforme libérale de 1977 (élargie en 1990 aux étudiants et aux logements non conventionnés qui a remplacé les aides à la pierre par les aides à la personne), a, en fait, conduit à des augmentations importantes des loyers captés par les propriétaires fonciers et immobiliers (entre 50 et 80 % selon les estimations récentes de l’Insee), sans amélioration significative de la qualité du parc.

En effet, le passage d’une aide collective ciblée (logement social) à des aides personnalisées a permis aux propriétaires d’augmenter les loyers jusqu’à la limite de la solvabilité des locataires, et d’accaparer la majeure partie des aides (effet d’aubaine). Un autre mécanisme joue dans le même sens : ce sont les déductions fiscales (amortissement Périssol, loi Malraux, etc.) pour les acquéreurs de logement destinés à la location. Ils permettent aux couches supérieures de se constituer un patrimoine immobilier de rapport « quasi gratuitement ». Compte tenu du prix élevé de ces logements construits par des promoteurs spécialisés, cela contribue aussi au renchérissement des loyers (partage de la rente foncière urbaine entre propriétaires fonciers, promoteurs, banques et propriétaires immobiliers).

L’explication de ces phénomènes, dans un monde globalement riche, tient largement à l’absence ou l’insuffisance de démocratie redistributive, c’est-à-dire à l’existence de situations de richesse excessive, de monopole, ou de concentration de pouvoir. Celles-ci résultent des positions sociales dominantes au sein d’une société capitaliste où la possession et la concentration de toutes sortes de capitaux (capital économique, capital culturel, capital social et capital symbolique, pour reprendre la typologie de Pierre Bourdieu) contribuent à reproduire les clivages entre classes sociales.

Dans ce domaine (ici l’immobilier) comme dans d’autres, l’intervention des citoyens peut permettre l’installation de la démocratie et dans d’aller à la rencontre d’un monde juste.

 

Source : ATTAC (pauvreté et inégalités, ces créatures du néolibéralisme)

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Commentaires
S
Une façon de voir les choses très intéressante, qui pour une fois ne stigmatise pas les victimes de surendettement et en trouve les causes non dans leur comportement personnel mais plutôt dans le contexte sociétal.
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