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26 avril 2023

Neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté : le retour de la faim en France ?

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« Sans des structures comme les Restos du cœur, il y aurait peut-être des émeutes de la faim », estime la chercheure Bénédicte Bonzi. Elle dénonce le développement d’un marché de la faim qui conforte le système agro-industriel.

La demande en aide alimentaire a triplé depuis dix ans. Il est difficile d’avoir des données précises sur le nombre exact de bénéficiaires, en raison notamment des doubles inscriptions – les banques alimentaires indiquent avoir accueilli 2,4 millions de personnes en 2022 contre 820 000 en 2011, sans compter les autres réseaux de distribution comme les Restos du cœur. Une chose est sûre : la proportion de personnes qui n’y ont pas recours et qui ne demandent rien est importante. Neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Pour ces personnes-là, la nourriture est potentiellement une variable d’ajustement.

Les visages de la pauvreté sont multiples. Il y a beaucoup d’accidents de vie – maladies, accidents du travail, divorces, licenciements, alcoolisme – qui font basculer dans une spirale dont on se relève difficilement. Et quand on retombe, on n’essaie plus de se relever, on espère survivre à aujourd’hui.

Il y a également les personnes en attente de papier et qui ne peuvent pas travailler. Dans les « nouveaux publics », on remarque beaucoup plus de personnes âgées qui n’arrivent pas à s’en sortir avec l’augmentation des charges. Pour maintenir un toit sur la tête, elles n’ont plus d’argent pour manger... « Nouveaux venus » aussi, des travailleurs pauvres qui n’y arrivent plus.

Les étudiants sont apparus pendant le covid, car ils n’avaient plus accès aux petits boulots. Leur présence semble rester d’actualité. Les files s’allongent, sans possibilité d’en sortir, à l’heure où tout augmente sauf les revenus. Sans des structures comme les Restos du cœur, il y aurait beaucoup d’explosion de violences, de tensions, peut-être des émeutes de la faim.

« Des acteurs économiques ont développé un marché de la faim »

Ce mal-être est amplifié par le fait que des acteurs économiques ont développé un marché de la faim. À partir du moment où il est possible de récupérer de l’argent avec la détresse alimentaire des personnes, on rentre dans une logique de marché sous forme de défiscalisation et d’échanges. De grosses commandes sont faites pour nourrir les personnes qui n’ont pas les moyens de se nourrir. Tout un marché s’est développé pour fournir des produits très peu chers et de qualité insuffisante. Ce système participe d’une surproduction agricole. La suite de ce dossier sur le site de Basta !

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