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8 mars 2011

Etre heureux selon Google

Tiens, je viens de lire dans le Monde diplomatique de ce mois, une drôle d’info : la machine à obtenir le consentement populaire ! De quoi s’agit-il ? Eh bien, il s’agit d’identifier ce que le public veut lire d’après les termes entrés dans les moteurs de recherche, puis d’enrôler des masses de rédacteurs pour le produire : tel est le principe des « fermes de contenus » qui se multiplient sur Internet.

La recherche de rentabilité conduit les médias à s’interroger plus que jamais sur le genre d’informations qu’aimerait lire le public. Ils partent d’un constat : moins de 15 % de ce que publient les journaux intéresse vraiment la majorité des gens. Il y aurait donc un problème d’offre ne correspondant pas à la demande. Deux questions se posent : quel genre d’informations fournir ? Et quand le faire exactement ?

Interrogations aussi anciennes que les médias de masse, auxquelles, pour la première fois, Internet pourrait permettre de répondre à l’aide de quelques instruments nouveaux. Entre autres, Google Trends, un service qui offre la possibilité de « connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur de recherche Google, avec la possibilité de visualiser ces données par régions et par langues ». On peut ainsi savoir, en temps réel, quels thèmes d’actualités intéressent le plus, à un moment donné, les internautes.

Partant de ces renseignements, Google Actualités (Google News) a mis au point un service agrégateur d’informations en ligne gratuit qui présente, de façon automatisée, des articles prélevés en continu dans d’innombrables sources du Web et en particulier dans les autres médias.

Comment tout cela marche ? C’est fort simple comme l’explique la journaliste Cécile Ducourtieux : « Pour déterminer quels sujets doivent être traités, l’algorithme de Demand Media (pionnier aux USA d’articles à la demande) prend en compte les termes les plus recherchés sur Internet, les mots-clés les plus demandés par les publicitaires et l’existence ou non d’articles relatifs à ce sujet sur le Web. Il met en balance ce que veulent savoir les internautes et combien les annonceurs sont prêts à payer pour apparaître à côté de ces sujets. Une fois la demande identifiée par l’algorithme, les sujets à traiter sont mis en ligne sur Demand Studio, la plate-forme par laquelle passent les 10000 rédacteurs et vidéastes free-lance qui fournissent à la société articles et vidéos. Il suffit à ces derniers de s’inscrire sur le site Internet du Studio et d’attendre les commandes de sujets qui s’y affichent – parfois 62000 suggestions en un seul jour. Payés à l’article (10$) ou la vidéo (20$) ».

Et voilà ! Google vient d’inventer le média-bonheur ! L’objectif  ambitieux de créer des contenus qui résolvent les problèmes, répondent aux interrogations des internautes, permettent d’économiser de l’argent et rendent les gens heureux est atteint. On en rêvait, Google l’a fait !

Cependant je vous invite à réfléchir sur l’alarme de Bill Keller, directeur du New York Times : « Je ne laisserais pas le destin de l’information entre les mains de Google » (Yo no dejaria el destino de las noicias en manos de Google, El Païs, Madrid, 25 juillet 2010).

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