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27 novembre 2020

Brutalisme

3660d92af581ee10f2aba6d625dc65d14 Pour cet édito que je consacre à un nouveau fait de violences policières, j’utiliserai le titre du très (beau) livre du grand chercheur camerounais Achille Mbembé « Brutalisme ».

Ce dernier y révèle qu’une partie de ses réflexions, durant le dernier quart du 20ème siècle, lui a beaucoup apporté pour la construction de ce livre, notamment sur « la pratique du pouvoir en tant qu’exercice de démolition des êtres, des choses, des rêves et de la vie ». Il rajoute : « Je tenais à comprendre que bien des pratiques de démolition ne relevaient pas de l’accident ».

Le tabassage, le week-end dernier, du jeune éditeur de musique (noir, faut-il le préciser), en est une nouvelle illustration. N’oublions pas que la pensée néolibérale se définit tout d’abord par la peur et l’état de guerre permanent, en particulier civile. Ce jeune homme (lequel sans les caméras de surveillance et nombre de témoins, serait probablement mort aujourd’hui – et cela rappelle une douloureuse et récente histoire américaine), nouvelle victime de ce qu’il est convenu de nommer les violences policières, avait tenté de se réfugier chez lui à la vue des forces de l’ordre. Il n’avait pas de masque !

Mais alors, pour un motif aussi futile, pourquoi autant de violence ? Pourquoi les citoyens craignent-ils autant les forces chargées de les protéger ?

Tout simplement parce que nous sommes enfermés dans un système régi par un gouvernement par la technologie et la concurrence. Un gouvernement dont les règles du jeu sont de plus en plus sévères, de plus en plus impitoyables pour le citoyen lambda.

Serions-nous retournés à l’époque de la Terreur, au régime de Vichy ? En tout cas, de nombreux faits nous le laissent penser.

C’est vrai que les policiers exerçant des violences gratuites sur des citoyens (de préférence basanés) sont plus que blamables, mais ces derniers n’ont-ils pas reçu, en 2017, un blanc-seing présidentiel ?

Et si je reprends ici la pensée de Maître François Sureau (Sans la liberté, Gallimard 2019), le fait d’armer les forces de l’ordre de fusils d’assaut (de fabrication allemande) HK G36 (qui équipent la Bundesweher depuis 1997), et qui, largement exporté, a servi aux forces déployées au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, n’observe-t-on qu’il s’agit, à l’évidence, moins d’encadrer que d’intimider, d’exercer une pression de type militaire comme on le ferait non sur des citoyens de son pays, d’un pays soumis au droit, mais sur des ennemis occupés d’un corps étranger dont on craindrait le révolte, l’embrasement soudain.

Alors, pour conclure cet édito que je n’aurais jamais dû écrire, cette fameuse loi dite de « sécurité globale » ne serait-elle pas plutôt celle de l’insécurité globale ?

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