Divorce : comment la justice transforme les mères en mendiantes, et les pères en bons princes
Près de 40% des pères séparés se dérobent à la pension alimentaire. En France, ce n'est pas le fisc qui rappelle à leurs devoirs les mauvais payeurs. Mais plutôt la CAF qui verse des allocations aux mères célibataires qui s'appauvrissent massivement avec la séparation.
Le gouvernement l’avait annoncé avec force communication à l’automne 2019 : l’année 2020 serait celle de l’avènement de la justice familiale. En fait, de l’arrivée d’un ambitieux service public des pensions alimentaires. Car un tel service figure bien, noir sur blanc, dans la loi de financement de la Sécurité sociale telle qu’on la trouve scellée au Journal officiel du 24 décembre 2019.
Ce “service public de versement des pensions alimentaires" doit voir le jour à l'été, tandis que jusqu'à 40% des pensions ne sont pas payées par ce que le texte appelle bien sûr encore “le parent débiteur” à ce qui reste, du coup, “le parent créancier”. Mais dans la vie, on pourrait tout aussi bien dire “par le père”... “à la mère” :
- dans plus des trois quarts des séparations, c’est à la mère que revient la garde principale des enfants mineurs
- les ressources des hommes demeurent massivement supérieures à celles des femmes en France en 2020, avec moins de temps partiels, davantage d'avancement et des salaires en moyenne plus élevés.
Concrètement, ce “service public des pensions alimentaires” ambitionne de contraindre davantage au paiement de la somme convenue en cas de séparation avec enfant - que les parents aient été mariés ou pas : la pension devra être versée directement à l’agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (Aripa), qui, elle, la reversera dans un second temps.
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Photo : d