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Vivons nos temps
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21 novembre 2019

Des feuilles et des pages. L’art du thé et l’art du livre

the Vous l’imaginez, ma profession suppose de longues sessions de lecture. Et le plus souvent, elles sont accompagnées de thé. Il me semble même que, sauf de nuit ou en route, lire m’est inconcevable sans une théière à portée de main. Du coup, j’ai une certaine tendance à associer thé et livre. L’un et l’autre, me semble-t-il, se doivent beaucoup.

Que serait la littérature sans le thé? L’une des cuillerées de thé les plus célèbres du panthéon mondial n’est-elle pas celle de Proust, où Marcel baigne sa madeleine: «Je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine». Et voilà que, par la grâce du thé, un souvenir ancien remonte à la surface et que A la recherche du temps perdu va pouvoir sur des milliers de pages, déployer ses sortilèges.

Avant Proust, Balzac, un autre monument, use du thé comme motif littéraire. Dans La Cousine Bette, servir le thé est tout sauf un geste anodin: «Il y a, dans la manière dont une femme s’acquitte de cette fonction, tout un langage», écrit Balzac. «Aussi est-ce une étude curieuse à faire que celle de leurs mouvements, de leurs gestes, de leurs regards, de leur ton, de leur accent, quand elles accomplissent cet acte de politesse en apparence si simple. […] D’ailleurs ses personnages masculins sont sous le charme. L’effet est remarquable: «Je prendrai, dit l’artiste à l’oreille de Valérie en se levant et effleurant de ses doigts les doigts de Valérie, autant de tasses de thé que vous voudrez m’en offrir, pour me les voir présenter ainsi!»

Qu’il s’agisse de Balzac ou de Proust, le thé sert de révélateur. Il est le filtre qui rend visible ce qui se trame. En voir plus

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