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13 février 2019

La croissance est-elle vraiment si faible ?

croissanceent de l’activité économique observé dans les pays développés depuis 30 ans résulte-t-il d’une réelle pénurie de nouvelles idées ou bien d’une erreur de mesure ? Les indicateurs actuels de la croissance sous-estiment l’activité économique, sans toutefois expliquer son déclin.

Une vision quelque peu pessimiste de l’économie consiste à penser que le ralentissement de l’activité que nous observons dans la plupart des pays développés est réel et durable, notamment parce que les nouvelles idées sont de plus en plus difficiles à trouver [1]. Robert Gordon défend ainsi l’idée que l’âge des grandes inventions est derrière nous, et que ce ralentissement est à la fois inévitable et irréversible. Pour donner quelques chiffres et placer la situation actuelle en perspective, le lecteur pourra se reporter aux travaux de Bergeaud, Cette et Lecat (2016) qui proposent une évaluation de la croissance du PIB et de la productivité depuis le XIXe siècle dans plusieurs pays. Ainsi, depuis 1890, le PIB par habitant français a crû en moyenne de 2.1% chaque année, mais seulement de 1.2% depuis 1980, 1% depuis 1990 et 0.7% depuis 2000.

Retours sur la mesure de la croissance économique

S’opposant à cette vision, plusieurs commentateurs ont mis en avant la possibilité que cette croissance mesurée soit aujourd’hui sous-estimée, prenant notamment appui sur le paradoxe de Solow : la technologie est omniprésente, mais ne semble avoir aucun effet dans les statistiques nationales. Deux arguments permettent de penser que le ralentissement actuel de la croissance pourrait n’être qu’un artefact statistique. Tout d’abord, la mesure de la croissance économique a été conçue comme une mesure de l’évolution de l’activité de marché, elle ne capture ainsi qu’imparfaitement l’évolution du bien-être en omettant des dimensions importantes comme l’augmentation de la durée de vie ou celle de la production domestique [2]. Par exemple, de nombreuses innovations récentes impliquent des activités hors de la sphère marchande, comme le temps passé sur les réseaux sociaux ou celui gagné en faisant ses courses en ligne. Même si ces activités peuvent augmenter le bien-être, elles n’ont jamais été intégrées dans le calcul de la croissance économique [3].

La seconde source d’erreur de mesure est de nature différente puisqu’elle n’est pas liée à une question de définition, mais à une difficulté pratique. Pour la comprendre, il convient de revenir sur la manière dont les instituts de statistiques nationales évaluent la croissance.

Voir l'analyse de Philippe Aghion, professeur au Collège de France et à la London School of Economics, il est aussi membre de la Société Econométrique et de l’Académie américaine des arts et des sciences.

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