Parler plus, pour prescrire moins
En Suisse, près de 1000 médecins se réunissent régulièrement, avec un pharmacien, pour analyser les médicaments qu’ils prescrivent. Et faire diminuer les coûts de la santé.
La nuit est tombée depuis près de deux heures sur l’EMS des Lilas, à Domdidier (FR). Pas un bruit ne court dans l’établissement fribourgeois. Au rez-de-chaussée, Martine Ruggli s’active: cette pharmacienne installe des chaises pour la réunion qu’elle anime. En ce 4 février, elle attend neuf médecins. Ils forment ensemble un «cercle de qualité».
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La pratique, née au Japon dans les années 1970, consiste à réunir les membres d’une équipe afin d’analyser collectivement leurs résultats, chiffres à l’appui, et les améliorer. Pour ces généralistes de la Broye fribourgeoise, de la Sarine et du canton de Vaud, qui ont chacun leur cabinet, se réunir ainsi est une aubaine. Ils le font tous les trimestres, depuis dix-huit ans.
En cette soirée glaciale, les généralistes chevronnés Augustin Goumaz et Christian Michel s’installent, délestés de leur blouse et de leur stéthoscope. D’autres sont de plus jeunes praticiens. Leur participation compte dans leur formation continue obligatoire. Le but est de prendre du recul sur leurs pratiques de prescription. Pour ce faire, ils ne sont pas seuls: Martine Ruggli, également membre de la direction de PharmaSuisse, les accompagne avec sa bonne humeur, et un gâteau au chocolat... La suite de cette heureuse idée