"Allez me chercher le patron !", l'édito de Frédérique

Lorsque vous entendez cette phrase, à quoi cela vous fait-il penser ?
La même chose que moi ? Sans doute... Voyons voir...
Un homme relatait récemment cette expérience. Il venait de faire avec un ami un excellent repas dans un excellent restaurant, dont le serveur était parfait.
En fin de repas, il fut surpris de voir son ami héler le serveur pour lui demander d'appeler le patron. Le serveur, décontenancé et paniqué, s'exécute et on sent qu'il craint un peu ce qui va suivre, ce d'autant plus qu'il pense avoir bien fait son boulot.
Le patron arrive, la mine inquiète et demande ce qui ne va pas.
Et là, surprise, la réponse déconcertante de son ami : "pas du tout, tout s'est bien passé, je voulais vous dire combien j'étais satisfait et souhaitais aussi féliciter le grand professionnalisme de votre serveur."
Eh oui, il suffit de pas grand chose pour renverser l'ordre des choses ;-) Et l'on oublie de remercier quand tout s'est bien passé, tout à notre activité première "critiquer"
La même semaine, je regarde un documentaire déjà vu sur Juliette Gréco, qui, à son âge maintenant avancé, n'a pas perdu une parcelle d'envie de vivre et de découvrir.
Une phrase attire mon attention et me semble en lien avec l'histoire que je viens de vous relater.
Elle explique qu'à l'époque de Sartre, qui acceptait facilement de rencontrer les personnes qui lui en faisaient la demande (pas de vedettariat, et simplicité), on allait à la rencontre de l'autre en pensant que l'autre pouvait être meilleur que soi. D'après elle, maintenant, on a tendance à penser qu'on est forcément meilleur que l'autre et que l'on perdra son temps à accepter la rencontre avec une personne qu'on ne voit pas à priori comme une personne pouvant nous apporter quelque chose. On a oublié de tenter l'aventure de la découverte...Lire la suite