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10 février 2014

Alésia, un choc des civilisations, de Pierre Lance

 

Il y a toujours à apprendre d'écrivains iconoclastes. Pierre Lance en fait partie, mais de plus, mérite que nous nous arrêtions sur son oeuvre.

 

alesia

"Depuis quelques années on commence, bien timidement, à se demander s’il ne serait pas plus profitable aux individus comme à la société de ne pas forcer aux études stéréotypées des jeunes gens qui seraient peut-être plus brillants et plus productifs dans d’autres voies. On s’efforce de remettre l’apprentissage en honneur, car le discrédit imbécile du travail manuel a porté à nos sociétés un tort considérable en mettant le bureaucrate au-dessus de l’artisan, ce qui revient à mettre le monde cul par-dessus tête.

Pierre Lance écrit (Savants maudits, chercheurs exclus, tome 4, Trédaniel éditeur, 2010) : Il faut ouvrir une parenthèse à propos des sens divers que l’on peut donner aux termes « religions », « cultes religieux » ou « pratiques religieuses », autour desquels un certain nombre de malentendus peuvent se développer. Il convient de noter, tout d’abord, que les conceptions naturalistes, cosmologiques, astrales, solaires et païennes de la préhistoire (dont les gravures du mont Bego – Alpes maritimes, entre autres, portent témoignages) n’ont pratiquement rien de commun avec les religions « modernes » ayant succédé à l’avènement d’un monothéisme anthropomorphique et despotique surgi à travers ce que l’on nomme les « religions du Livre ». Les pratiques ancestrales, notamment par Georges Dumézil et Mircea Eliade (et à son tour par Emilia Masson), étaient paradoxalement beaucoup plus proches des réalités du cosmos, de la nature et de la vie que les affabulations talmudiques, bibliques ou coraniques dont le caractère dogmatique et infantilisant représente à mes yeux une véritable décadence de la métaphysique, probablement symptomatique d’une certaine dégénérescence de notre espèce.

Si je me suis toujours défini personnellement comme étant un « spiritualiste athée », c’est parce que j’ai voulu clairement, dans le droit fil de la pensée nietzschéenne, signifier son congé au dieu omnipotent né dans les sables proche-orientaux et qui, par le truchement de l’impérialisme romain, contamina l’Occident et lui fit perdre son âme. En revanche, j’ai toujours accordé une grande valeur aux antiques croyances indo-européennes (védiques, celtiques, helléniques, germaniques, slaves…), qui auraient certainement pu fournir à l’humanité moderne, compte tenu d’une évolution qu’on eût pu espérer plus harmonieuse qu’elle ne le fut, les bases d’un spiritualisme authentique désormais dramatiquement absent des esprits.

Bien qu’il n’ait pas abordé ces sujets, Nietzsche, athée radical s’il en fut, avait d’ailleurs fait cette observation que je crois très suggestive : « Le polythéisme donne déjà une image de la libre pensée, de la polypensée de l’homme ». Il voyait donc bien une régression et nullement un progrès dans le passage du polythéisme au monothéisme.

La découverte du véritable site de la bataille d’Alésia* (grâce au travail acharné d’André Berthier) a mis en exergue la logique implacable d’un processus bimillénaire dont les principales étapes furent les suivantes : constitution de l’Empire romain, défaite d’Alésia, colonisation des civilisations celtique et grecques, apparition du christianisme, chute de Rome, montée en puissance de l’Eglise catholique, empire chrétien de Charlemagne, christianisation de toute l’Europe, effondrement du paganisme et du naturalisme, développement d’une civilisation matérialiste et technocratique, industrialisation forcenée, disparition de tout respect de la nature et du corps humain, pollutions massives et généralisées, destruction de l’environnement et des équilibres écologiques aboutissant finalement à une société apocalyptique menaçant aujourd’hui les destins des générations montantes".

 

* A La Chaux-des-Crotenay (Jura). Si Vercingétorix n’avait été trahi par ses généraux, César ne pouvait battre les Gaulois.

 

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