Les chefs d’œuvre de l’érotisme

Tenez, hier, à la Brocante de Noël, organisée dans le quartier du Castelviel à Albi, j’ai déniché un ouvrage, fort rare et illustré par les plus grandes signatures : Picasso, Balthus, Modigliani, Suzanne Valadon, Chagall, Kisling, Van Dongen, etc.

Le titre de l’ouvrage : « Les chefs d’œuvres de l’Erotisme », paru aux éditions Planète (maison défunte aujourd’hui), en 1968,

Cette anthologie aborde les problèmes de la sexualité et de l’amour (il faut se remettre dans l’époque) dans un temps où les questions morales sont des problèmes réels.

La jeunesse est en guerre contre le puritanisme, qui est une manifestation hostile de l’esprit au changement, avec les slogans tel Faites l’amour pas la guerre.

On connaît tous le mot terrible de Nietzsche : « Le christianisme a donné du poison à boire à Eros. Il n’en est pas mort, mais il a dégénéré en vice ». Et  dans cette anthologie de la fin d’une ère, cela peut être vérifié à plus d’une page. Les hymnes au plaisir divinisé y sont. Mais le triste, le tragique, le monstrueux y sont aussi. Cet ouvrage ne fut pas écrit pour honorer le vice, l’aberration, certaines conduites « libres » qui sont des actes de profanation désespérés. Mais son message est qu’il faut aussi assumer cela au sein d’une société contraignante, doublement, à cause d’une morale et d’une érotisation également obsessionnelles. Tous les aspects de la révolte ne sont pas beaux. Certains sont hideux. Mais la révolte est le sel de la terre, mais la révolte est belle parce qu’elle est l’expression des énergies sacrées de la vie, qui refusent de se laisser oublier ou trahir.

Enfin, cet ouvrage est un hymne à la vie. Louis Pauwels le dit dans sa préface : « Nous devons choisir entre la confiance dans le vivant et la crainte souterraine de la vie. Tout ce qui est vivant est nécessaire et significatif. Tout ce que l’on tente d’empêcher de vivre devient une caricature. Et lorsque la vie est une caricature, elle ne peut plus créer que de la terreur ». Il rajoute : « Un peu de modernité éloigne de l’antique, beaucoup de modernité y ramène. Une pensée planétaire se forge, une conscience cosmique se déploie, une religiosité nouvelle nous attend. Le troisième millénaire sera métaphysique. Nous allons à l’esprit, touchant aux lois du réel invisible et conquérant les énergies ».

Un très beau livre que je suis heureux d’avoir « déniché ».

Les chefs d’œuvre de l’érotisme, anthologie Planète, dirigé par Louis Pauwels