Fin de l’Europe, fin de l’euro, fin de la démocratie ?
On entend, depuis quelques temps déjà, des « observateurs » politiques scander l’alarme : la récession, la pauvreté, le chômage classique (qui est l’opposé du chômage keynésien), et puis, émeutes comme outre-Manche, printemps arabe, etc.
Nos sociétés font, et feront coexister marché et organisation. Cette coexistence est conflictuelle : l’équilibre du marché et de l’organisation dessine des frontières que toutes sortes d’évolutions, et pas seulement les évolutions techniques, rendent provisoires et mobiles. C’est sur le tracé de ces frontières que, souvent, le débat politique s’est porté hier, qu’il se porte aujourd’hui et qu’il va se continuer de se porter demain.
Faute de compréhension des enjeux, le débat démocratique se viderait de sa substance. En l’occurrence, il en irait ainsi s’il était accaparé, d’un côté, par les ennemis du marché, qui, bien souvent, faute d’en comprendre les rouages et d’en évaluer les alternatives, se crispent dans une opposition butée sous couleur d’être flamboyante, de l’autre, par les inconditionnels du tout marché (avez-vous déjà participé à une réunion de l’Ump, ça fait froid dans le dos), dont la foi, gonflé à la vision de profits records, relève souvent d’un simplisme symétrique.
On le voit donc, la qualité du débat nécessaire, et on ne peut que le souhaiter, son efficacité sociale seront d’autant plus grandes que les sensibilités et les intérêts qui y sont parties seront mieux informés des mérites et limites des solutions de marché. Les intellectuels qui en débattent, les citoyens qui en décident par leur vote ont, plus que jamais, un devoir prioritaire d’intelligence !
Lire : L’économie de marché, de Roger Guesnerie, éditions Le Pommier, 2006