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8 mars 2023

LA GESTION ACTUELLE DES MOUVEMENTS RÉGIONALISTES SONT UN DANGER POUR La RÉPUBLIQUE, AVEC BENJAMIN MOREL

Benjamin_Morel

À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, La France en miettes, Régionalismes, l’autre séparatisme (Le Cerf, 2023), nous avons interrogé Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris II Panthéon-Assas, à propos des dynamiques à l’œuvre dans la gestion actuelle des mouvements régionalistes. Selon lui, la reconnaissance de privilèges toujours plus exorbitants accordée à certains territoires et groupes d’intérêts identitaires locaux constitue une menace pour la cohésion politique de la nation comparable à ce que d’autres États européens ont dû affronter ces dernières années. Entretien réalisé par Simon Woillet et Victor Woillet.

Le Vent Se Lève : Quelle a été votre motivation derrière la rédaction de cet ouvrage et, du fait de votre profession de chercheur en sciences politiques, dans quelle démarche vous situez-vous ? S’agit-il d’un essai d’intervention dans le débat public ou d’une forme de vulgarisation de vos travaux antérieurs ?

Benjamin Morel : D’abord et avant tout, je suis un universitaire. Je travaille sur les sujets liés à la vie politique depuis un certain nombre d’années. Dans le cadre de ma thèse, je me suis intéressé plus particulièrement au rôle et à l’activité du Sénat dans notre pays. Par nécessité, compte tenu de mon sujet de recherche, mon attention s’est également portée sur les collectivités. C’est par ce biais que je suis devenu familier des phénomènes ethno-régionalistes. Le fait que bien peu de gens étudient un tel enjeu et, quand c’est le cas, qu’ils le fassent souvent avec un intérêt militant m’a tout de suite sauté aux yeux. Dès cet instant, j’ai été convaincu qu’il y avait un véritable travail à mener sur cette question et qu’il pouvait être d’intérêt général dans la mesure où ce qui est en jeu est loin d’être anecdotique. Il s’agit de l’avenir de notre pays en tant que nation.

C’est cet aspect qui m’a motivé à entrer dans l’écriture de ce livre. Bien souvent, les régionalismes sont perçus uniquement sous l’angle du folklore, de la sympathie naïve. Ou alors, la conscience du risque existe mais elle est rejetée en raison de l’histoire de notre pays et de son caractère centralisé. Comme si nous étions restés dans les années 1970, des arguments peu réfléchis sont ânonnés de manière satisfaite et prennent l’air de sentences vérifiées. Ces lieux communs ne permettent pas de comprendre les problèmes réels que peuvent poser ce type de mouvements et de politiques. Face à la méconnaissance du sujet par le grand public et l’opinion, il m’a semblé important d’intervenir de la sorte afin de mettre, modestement, en discussion de tels enjeux. L’idée n’est pas de renier la discussion scientifique et ses apports, mais bien de rendre disponible ce que nous disent les travaux récents de sciences politiques sur la nature des phénomènes régionalistes et les risques qu’ils représentent en termes de fragmentation de l’unité nationale. Car, qu’on le veuille ou non, dans certaines régions, il est peut-être déjà trop tard. Cependant, pour éviter une situation de blocage politique comme en Belgique, au Royaume-Uni ou en Espagne, il est urgent de s’emparer de ces questions. La suite de l'entretien

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