Ne continuons plus à faire de la Terre une vallée de larmes

« Nous n’avons jamais appris qu’à mourir, voici le temps d’apprendre à vivre », nous rappelle le philosophe Raoul Vaneighem dans son dernier opus Retour à la vie.

2022 fut une année terrible au plan environnemental avec des sécheresses entraînant des incendies cataclysmiques (dont j’ai déjà parlé ici) et des inondations qui ne le sont pas moins, ainsi que les souffrances des habitants, comme en France le phénomène des maisons qui se fissurent et que les pouvoirs publics – et les assureurs et là c’est un comble – abandonnent à leur désarroi.

2022 fut aussi, sur le plan politique, l’ancrage d’une présidence monarchique, et ce malgré un court espoir démocratique aux élections législatives. Et notre Constitution réduite à un seul article : l’article 49 alinéa 3 !

La santé elle aussi doit nous être rendue. Si la santé n’a pas de prix, il n’empêche que les pénuries successives de médicaments et leurs prix exorbitants nous prouvent le contraire, à savoir qu’elle est belle et bien inscrite dans l’économie de marché.

La guerre en Ukraine et son cortège d’effets collatéraux désastreux, dont la crise énergétique – et pétrolière – impacte durement les ménages les moins dotés financièrement – des centaines de milliers de ménages aimeraient bien pouvoir atteindre le plafond de 19° préconisés par le gouvernement, par exemple.

Et puis cette Coupe du monde de football qui rassemble à elle seule tous les superlatifs des nuisances environnementales et sacrificielles – au vu du nombre de morts qu’elle a engendré.

Ne devons-nous pas souhaiter pour 2023 de mettre en pratique « notre capacité d’harmoniser le vivant au lieu d’avoir choisi, jusqu’à ce jour, l’égalitarisme de la mort » nous invite encore Vaneighem.

Alors, pour cette année déjà débutée, je forme le vœu, et comme nous l’a enseigné le petit Prince, que nous retrouvions notre capacité d’émerveillement, capacité qui offrira par ailleurs du réel à la vie.

L’art, la poésie, la littérature aussi doivent redevenir les meilleurs outils de l’homme du 21ème siècle. Et souvenons-nous de cette pensée de Georges Braque : « l’art est une blessure transformée en lumière ».

Bonne et heureuse année

Image :education21.ch