Vies simples, vies belles

Dans un système qui plébiscite outrancièrement la réussite matérielle, on peut entendre de la part de gens qui appartiennent à l’élite méritocratique qu’untel, unetelle a raté sa vie, n’a pas su utiliser ses talents ou bien n’a pas eu la chance de naître avec une cuillère d’argent dans la bouche.

Et si ces personnes, que l’on qualifie de simples car ne possédant pas de 4X4 hyper gourmands en carburant, avaient choisi plutôt que la lumière des sunlights la discrétion. Et ces mêmes personnes, les voit-on lorsqu’elles s’engagent dans des associations humanitaires, le plus souvent humblement, les voit-on encore lorsque, avec peu, elles peuvent réconforter, avec un café, un thé, quelques biscuits des âmes esseulées par ce système privilégiant ceux qui ont déjà tout mais aussi et surtout le superflu.

Et par ailleurs faut-il rappeler que ce que l’industrie produit pour nous faciliter soi-disant l’existence, plus la dévastation du monde se perpétue, plus la vie devient un désert matériel et spirituel.

Parfois j’ai la chance voire la bénédiction de croiser ces vies simples, de partager des instants de bonheur avec elles, et même de les soulager de tourments professionnels, de trahisons matrimoniales, car comme nous l’a confié Simone de Beauvoir, un fardeau partagé est moins lourd à porter.

Or, ce que ne comprendront jamais les apparatchiks du néolibéralisme, c’est que ces personnes qui se sont écartées de ce chemin de paillettes, eh bien ces personnes, invisibilisées car n’appartenant pas à cette pseudo-élite, vivent leur existence peut-être de la meilleure des façons, comme un don., respectant par là la vie elle-même.

Nous avons beaucoup à apprendre de leur pudeur, car ces belles personnes ont compris, souvent très tôt que la vie se doit d’être accueillie et non pas prise d’assaut – souvent par le pillage des ressources, les actions dolosives, l’esclavagisme, etc. - comme le proclament les néolibéraux.

Et si, dans vos résolutions pour 2023, vous inscriviez d’aller visiter ces personnes, ne serait-ce pas là un premier pas pour rejoindre cette nouvelle fraternité qui vient ?

Et nous le savons, des rencontres, des dialogues naît souvent la lumière dont nous avons tous besoin pour sortir des limbes de la spéculation.