Pour en finir avec le déni de la mort...
Et la mort n’est rien pour nous,
L’essentiel de l’éthique d’Epicure se trouve dans la fameuse Lettre à Ménécée, où le philosophe-médecin énonce quatre préceptes dont l’observance suffit à la vie heureuse : « il n’y a rien à craindre des dieux, il n’y a rien à craindre de la mort, on peut aisément supporter la douleur et le bonheur se trouve à portée de main. Pour ce faire, mieux vaut consentir au néant, d’où le plaisir nous a tirés, que jouer à pile ou face l’improbable alternative du salut de la damnation éternelle… »
Autrement dit, la crainte de la mort est soluble non pas dans le déni de la mort, mais dans le face-à-face avec notre propre finitude.
Ainsi va l’enseignement d’Epicure : « La mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. Mais le multitude tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt l’appelle comme le terme des maux de la vie. Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre : car la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre ». Bref…
Empruntons la route et rions !
Extrait de l'ouvrage Anagrammes pour lire dans les pensées de Jacques Perry-Salkow, pianiste et écrivain