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3 janvier 2020

En 2020, quelle morale pour un monde meilleur ?

etre Face à notre réticence à parler de morale, elle nous rappelle que la bonté est un acte de courage et de liberté. La philosophe Laurence de Villairs nous montre le chemin pour cette nouvelle année.

Il vaudrait mieux être méchant que gentil, le gentil serait naïf, le méchant, d’une intelligence calculatrice, meilleur connaisseur de la nature humaine… C’est contre ces lieux communs que s’élève la philosophe Laurence de Villairs, notre invitée aujourd’hui. Doyen de la Faculté de Philosophie de l’Institut catholique de Paris, ses travaux portent sur l’histoire de la philosophie, notamment Descartes et Pascal, et sur les questions de métaphysique. Elle est en outre conseillère de la rédaction de la revue Étvdes.

"La morale semble nous mettre en prise avec des valeurs, des choses abstraites […] En même temps, la morale est toujours une épreuve ou une épreuve, quelque chose qui doit se vivre concrètement et qui m’interroge moi concrètement. La morale est à la fois jamais et toujours d’actualité : pas un moment particulier de nos vies, mais tout ce qu’on fait, toujours, est un engagement moral".            
(Laurence Devillairs)

Elle nous présente une philosophie du bien et du mal qui entend passer outre notre réticence envers la morale. Elle montre ainsi que les méchants ordinaires, comme celui du film de Tommy Lee Jones, Trois Enterrements (2005), un western classique en apparence, la revanche du bon contre la brute. En fait, il y est question de savoir comment faire naître une conscience morale chez celui qui n’en a pas. Ainsi rencontre-t-on moins des méchants sataniques ou caricaturaux à la James Bond que des méchants « normaux », qui n voient pas où est le problème lorsqu’ils font le mal. 

"L’image du serial killer nous absout du mal : il est tellement mauvais, tellement satanique, qu’il […] nous défausse du mal ordinaire, de ces petites lâchetés ordinaires. […] Le mal et le bien sont toujours à ma portée."           
(Laurence Devillairs)

A l’inverse, celui qui fait le bien accomplit un acte de liberté, au carrefour de plusieurs possibles et à contre-courant de cette solution de facilité qu’est le mal. Ainsi la gentillesse est-elle un acte de courage et d’audace. Contre la croyance en une zone grise, prônant l’existence de l’absolu moral autant que l’aspect bien concret et intimement vécu de la morale, Laurence Devillairs interroge les notions de « vie bonne », thématique saillante des philosophes Theodor W. Adorno et Judith Butler. Alors, en cette nouvelle année, parmi les bonnes résolutions à l’honneur, être plus gentil ?

"Il y a le Bien et le Mal, je ne crois pas à une zone grise. Dans la seconde, on sait ce qu’il faut faire […] on sait très bien que, là, on devrait parler, là, on devrait dire "non, ça ne se fait pas"… [...] Ce sont des absolus qui, en même temps, me requièrent moi, en personne". (Laurence Devillairs)

L'écouter sur France Culture

PS de votre serviteur : j'ai acquis cet ouvrage. Je vous en dirai plus prochainement.

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