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Vivons nos temps
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26 décembre 2019

2020, l’année des réconciliations ?

art « Au sommet se trouve la voie, la cime de la réconciliation, débroussaillée des barbaries » comme nous l’a enseigné Théodore Monod

2019 nous vit face à la réalité. Et de nos combats, le goût de vivre. De se parler. Les ronds-points furent l’étrave de nos navires. La rue, notre porte-voix. Nos rassemblements, nos rencontres.

Nous découvrions les ruines laissées par le mythe industriel. Nous découvrions le vide existentiel et l’isolement fabriqués par la technologie Internet. Le règne animal ? Le règne de la Nature ? Nous découvrions le règne des choses, l’humanité chosifiée, réifiée.

Nous redécouvrions Hannah Arendt, Simone Weil et sa pensée fulgurante. Nous redécouvrions l’urgence qu’il y a à honorer nos morts, ceux qui nous aident à vivre, pas seulement celles ou ceux qui nous offrent leurs organes, mais tous les autres aussi.

Nous redécouvrions l’urgence à nous saisir de notre destin. Nous redécouvrions notre force lorsque nous sommes réunis à nouveau. Nous redécouvrions l’importance de la mise au point de nos convictions. Nous redécouvrions qu’il n’est point d’action efficace qui ne repose sur un propos, une décision, une certitude.

Que nous ne ferions plus rien si le but qui nous est proposé nous échappe.

Partout les peuples se soulèvent, refusent la barbarie imposée par leurs maîtres provisoires.

Dans l’enseignement, on a vu la disparition de disciplines telles le latin et le grec. Pour nous déposséder des mots, c’est-à-dire de la vérité des mots. De les utiliser.

Ces disciplines furent des options, alors que déjà on ne pouvait plus opter pour elles. D’où l’apparition de formules déroutantes une option peut être facultative, comme le soulignait avec force Jacqueline de Romilly.

Ces dérives langagières déteignirent sur la vie sociale, sur la vie politique. A la place du débat politique, des paroles, des témoignages qu’il requiert, des arguments qu’il exige, les politiques jettent dans l’arène, dans la fosse commune, les problèmes sociétaux. Cette pirouette leur a permis de voiler le virage néolibéral par la mise en scène de problèmes normatifs, comme l’assène Roland Gori.

Nous découvrions que nos lois ne sont pas démocratiques. Elles nous sont imposées à coups d’ordonnances (ou du 49,3 utilisé encore récemment).

Nos choix politiques de demain passeront par le viatique de la culture et de la vie sociale. Par la réconciliation. C’est devenu vital pour la démocratie.

La réconciliation, c’est de ne plus avoir honte de s’abîmer dans le sourire de l’autre, des autres.

La réconciliation, c’est défendre activement notre environnement. C’est faire face au réchauffement climatique. C’est reconstruire nos forêts comme nous l’a démontré Sébastiao Salgado.

La réconciliation, c’est pouvoir faire face au manque. C’est retrouver sa dignité, le fondement de la liberté. Au sujet de cette dernière, je rappellerai la pensée de George Orwell, piochée dans son livre éponyme 1984 « La liberté, c’est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit ».

Nous découvrions la réconciliation.

Elle recouvre toutes ces nouvelles valeurs à l’oeuvre, hier minoritaires, aujourd’hui défendues partout dans le monde. Ces nouvelles valeurs qui feront notre fierté d’être humain. Alors nous quitterons le théâtre des marionnettes pour celui de notre identité.

La vie doit être une fête. « Qu’est-ce une fête réussie sinon une occasion de faire l’amour aux petites heures du jour ? » Diana Evens

La réconciliation, voilà notre acmé.

Bonne année de réconciliations.

Illustration : La Réconciliation, oeuvre de l'artiste Marie-Marcelle Vézina

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