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10 décembre 2019

Béatrice Schaad : «La relation patient-médecin est en danger». Même en Suisse !

béa Spécialisée dans le domaine des doléances à l’hôpital, Béatrice Schaad a été nommée professeure à la Faculté de médecine de l’UNIL.

La figure du médecin paternaliste a vécu. Si le patient s’inclinait encore il y a peu devant le détenteur d’un savoir inaccessible au commun des mortels, il revendique aujourd’hui le droit d’être informé. Mais aussi d’être écouté. Or, dans sa course à l’hypertechnicité, la médecine met à mal cette aspiration, affirme Béatrice Schaad, cheffe du Service de la communication du CHUV.

A son initiative, l’Espace Patients & Proches (EPP) a vu le jour en 2012 dans le grand établissement vaudois. Sa mission? Recueillir les doléances de ceux qui vivent mal leur expérience de l’hôpital. Recensés dans des rapports disponibles en ligne (voir l’encadré ci-dessous), ces griefs ciblent en priorité les relations avec les soignants. Loin devant d’éventuelles erreurs médicales.

Renouer le dialogue, si besoin au moyen d’une médiation, s’avère crucial pour un hôpital comme le CHUV. D’autres établissements suisses traitent aussi les plaintes de leurs usagers à l’interne. Ne serait-ce que pour prévenir une issue judiciaire au conflit.

Dans un contexte de fragmentation accrue des soins, les malades, ballottés d’un spécialiste à l’autre, ont du mal à nouer un lien. Mais cette évolution n’est pas plus enviable pour les médecins, dit Béatrice Schaad, car ils n’ont plus une vue d’ensemble de leurs patients. Au risque que leur empathie ne s’érode. L’EPP a d’ailleurs été surpris que certains d’entre eux poussent aussi sa porte pour se confier.

Forte de ce constat, Béatrice Schaad a soutenu en 2017 une thèse de doctorat en sciences de la vie intitulée: «Je ne suis pas un numéro. Quand patients et professionnels souffrent à l’hôpital». La même année, la Faculté de médecine de Lausanne lui a confié un enseignement centré sur le conflit entre soignants et soignés.

Une mission qui se voit aujourd’hui pérennisée avec sa nomination au poste de professeure. Avant de prononcer sa leçon inaugurale*, cette adepte de trail de montagne issue d’une famille de scientifiques souligne l’importance de sauvegarder la subjectivité des patients mais aussi des médecins, à l’heure où l’intelligence artificielle gagne du terrain dans le domaine de la santé.

Voir l'interview recueillie par le Temps

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