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Vivons nos temps
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4 novembre 2019

Quels langages pour quels mondes ?

langage Comment les langages peuvent ils nous aider à comprendre notre monde et à en imaginer de nouveaux? Une émission en direct des "Utopiales" de Nantes, avec l'écrivain Alain Damasio et le philosophe et informaticien Gilles Dowek.

Les mots peuvent ils nous aider à imaginer des mondes nouveaux ? Une Grande table en direct des Utopiales, festival international de Science-Fiction qui se déroule à Nantes du 31 octobre au 3 novembre 2019. Pour cette 20e édition centrée sur le thème "Coder/Décoder !", Alain Damasio, figure consacrée de la science-fiction fançaise, auteur de La Horde du Contrevent (La Volte, 2004) et de La Zone du dehors (La Volte, 2007), revenu avec Les Furtifs (La Volte, avril 2019), suite très attendue de La Horde du Contrevent, et Gilles Dowek, informaticien et philosophe, auteur de Ce dont on ne peut parler il faut l'écrire, Langues et langages (Édition Le Pommier, 2019) nous parlent de notre rapport au langage et aux technologies.

"Plus que "comprendre" le réel, j'aime mieux l'expression "construire le réel" : l'informatique n'est pas tellement une science qui explore le monde tel qu'il est, mais davantage une technique qui essaye de comprendre comment "construire" un autre monde".    
(Gilles Dowek)

Au fil de leur travail, tous deux se sont intéressés au langage aujourd’hui : en faisant la distinction entre langage et langue pour Gilles Dowek, qui montre que, tel "un éléphant dans le salon", ce langage qu’il dit "formel", que l’on retrouve dans la programmation informatique ou dans une partition musicale, est partout. A la différence des langues, le langage est créé intentionnellement, pour pallier, notamment, les lacunes de celles-ci, et ce serait pour exprimer ce langage que l’écriture aurait été inventée il y a des millénaires de cela.

"L’écrivain de science-fiction a pour moi vocation à décrypter le présent. On parle beaucoup d’anticipation, en réalité, on a un code devant nous qui est la société, qui est le monde, qui est la politique, et on essaye de le décoder à notre façon, de le décrypter. […] Il y a un travail de décodage assez important à faire".        
(Alain Damasio)

De son côté, Alain Damasio fait des sonorités et de la scription un enjeu à part entière de son travail d’écriture. Véritable artisan, il insiste sur la dimension évocative de l’écriture qui devrait porter en elle l’idée même de métamorphose, à l’image de la réalité elle-même. Son roman se concentre ainsi sur une langue métamorphique, idée que l'on retrouve dans les furtifs, ces créatures faites de chair et de son qui incarnent la vie même, êtres invisibles, métaphores du besoin de se rendre indétectable pour les instances de contrôle qui nous entourent. 

En outre, il est devenu courant aujourd’hui que les auteurs de science-fiction inventent des langues et des langages , de Tolkien à Orwell, en passant par George R. Martin. Instruments de pouvoir, à l'image du novlangue, mediums de résistance, éléments d’exotisme... les langages nous font voyager dans ces mondes inventés.

"Quand on bâtit des mondes, [...] il faut spécifier un langage propre. Ça permet notamment d’ancrer une crédibilité forte de l’univers avec des néologismes adéquats".        
(Alain Damasio)

dans nos vies, et la façon dont l’I.A., nous dit Gilles Dowek, redéfinit les concepts de morale et d’intelligence humaine. A partir de son écriture polyphonique, Alain Damasio montre, quant à lui, l’importance de changer de point de vue contre une vision unique et fascisante. 

Dans Les Furtifs, il prône la résistance par de petits îlots de révolte, ZAD et autres groupes d’opposition, contre un modèle unique de révolution. Surtout, sa description des villes intelligentes privatisées par les grandes marques commerciales comme Orange montre la prégnance et de ce qu’il nomme le "technocon", Big Mother réconfortant formé par les technologies au sein desquelles nous nous perdons de plus en plus. Ecouter la conférence sur le site de France Culture

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