Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivons nos temps
Vivons nos temps
Publicité
Derniers commentaires
Vivons nos temps
Archives
Visiteurs
Depuis la création 301 061
1 juillet 2019

L’illusoire liberté sexuelle des adolescents

therese Philosophe et sexologue, Thérèse Hargot publie un essai qui démontre que les jeunes ont un rapport angoissé à la sexualité à force de considérer le plaisir comme valeur suprême.

Elle dit des choses fortes, Thérèse Hargot. Elle dit: «Etre homosexuel, ça n’existe pas. C’est une pure construction idéologique». Elle dit: «On devrait foutre la paix aux enfants avec l’éducation sexuelle et aux ados avec les capotes». Elle dit: «Les femmes vantent les vertus d’une pilule diminuant leur puissance sexuelle et elles pensent naïvement que ça leur donne un pouvoir sur les hommes. D’ailleurs, je n’ai jamais compris comment parler de liberté dès lors que la pilule implique un lien de dépendance envers son prescripteur, le médecin, et le propriétaire, l’entreprise pharmaceutique.» Et elle dit encore: «Le libre-consentement quand il s’agit d’enfant est un leurre. La vérité, c’est que les parents délèguent à leur progéniture la responsabilité de se protéger.»

Elle dit des choses fortes, Thérèse Hargot, et face à ces assertions musclées, on pense avoir affaire à une conservatrice forcenée, tendance illuminée. Or, entre ses formations en philosophie et en sexologie à la Sorbonne, son parcours de praticienne de Bruxelles à Paris en passant par New York et son essai intitulé «Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque)», la jeune femme prouve sa quête de sens et sa mobilité. Thérèse Hargot, 31 ans, trois enfants et une blondeur de printemps, n’aspire pas à une refondation morale de la société. Ce qu’elle souhaite, c’est remplacer la pensée hygiéniste et utilitariste par un questionnement philosophique qui remette la personne au centre. «Les ados ne manquent pas d’informations, ils manquent de repères et de réflexion. Le désir est devenu anxiogène faute d’un rapport conscient et non consumériste au corps», explique-t-elle. Rencontre avec une chercheuse qui tire ses observations de dix ans de pratique auprès de la nouvelle génération.

Le Temps : Dans votre essai, vous commencez par pointer l’obsession de la jouissance. Une obsession que vous reliez à l’explosion de la pornographie sur le net. Détaillez-nous cette connexion…

Thérèse Hargot: On est passé du «droit à jouir» obtenu fièrement par nos aînés au «devoir jouir» qui met les adolescents sous pression. Quand je vais dans les classes, le mot «plaisir» revient sans cesse, avec, en corollaire, la panique de la performance. Dans ce cas, le sexe est angoissant, car il est associé à la notion d’exploit. Et je relie en effet cette mutation à l’explosion de la pornographie sur le net, car je rencontre régulièrement des enfants de 10 ans qui ont déjà vu des images de fellation ou de double-pénétration sans évidemment comprendre ce qu’il se passe et sans pouvoir surtout distinguer la part de réalité et de fiction. La loi est claire à ce sujet, elle interdit strictement aux enfants de visionner de la pornographie en raison de leur immaturité. Mais la réalité est autre. Avec le boum technologique et la banalisation des sites pornographiques, des enfants, parfois très jeunes, ont accès à de telles images 24 heures sur 24, sept jours sur sept et sont plongés dans la confusion. Accéder à la suite de l'entretien

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité