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27 décembre 2018

2019, l’année de la parole retrouvée ?

Le mouvement des Gilets Jaunes a révélé l’état de démoralisation d’un grand nombre de nos concitoyens, mais aussi de citoyens européens.

 

tous Et cet état de démoralisation est souvent attribué à la situation économique, cette dernière étant réduite à la consommation et l’échange marchand, autrement dit à l’emploi et à la consommation.

Or, en vérité, l’état moral ne se réduit pas seulement à l’emploi et à la consommation : il s’agit de l’état du désir en lui-même et de son économie - comme il y a aussi une économie du « moral », de l’esprit (ou du mental).

Et cette économie du désir est celle que Freud appellera « économie libidinale ».

C’est cette économie qui intéresse tant les politiques. Le désir, et l’espoir qui l’anime, forment une énergie, l’énergie libidinale – qui peut se renverser lorsque le désir se décompose en pulsions, en énergie du désespoir. C’est cette énergie qui fait fonctionner les sociétés humaines, dans toutes leurs dimensions, telles les relations interpersonnelles, familiales, amoureuses, amicales, de travail, sociales et comme investissement dans la vie collective.

C’est pourquoi une société n’est dynamique que si les désirs qui la constituent sont forts.

Mais au-delà de l’économie de la production et de la consommation de biens matériels, il y a cette économie du désir, celle qui constitue le moral, et qui autorise les possibilités d’un avenir ; or, les êtres humains ne peuvent être massivement démoralisés, comme le sont aujourd’hui de nombreux Européens. Sur ce sujet, les travaux du philosophe Bernard Stiegler mettent en lumière d’une manière très éclairante à la fois ce phénomène et ses causes.

Le mouvement des Gilets Jaunes a permis la renaissance d’un lien social disparu, d’une parole retrouvée, de partages, et, peut-être, de projets.

Tous ces citoyens, souvent considérés de seconde zone, que les différents gouvernements ont superbement ignorés, souvent de façon « énarchique », c’est-à-dire, de la plus odieuse des façons, ont retrouvé leur dignité d’être humain, la dignité, dont l’origine grecque est « axios » (ce qui est convenable, ce qui vaut, ce qui mérite) et qui a donné le terme axiome. Car la dignité est très précisément, structurellement, du point de vue juridique, un axiome. Et selon le dictionnaire Littré comme le rappelle Muriel Fabre-Magnan (L’institution de la liberté,2018), explique ainsi, au mot « axiome », que ce qui différencie cette notion des mots d’un sens analogue tels que maxime, sentence, apophtegme, ou encore aphorisme, c’est que axiome exprime une proposition évidente de soi, échappant à toute démonstration, et s’imposant par un principe d’évidence ou autrement de certitude qui entre dans la constitution de l’esprit humain.

Maintenant que la parole semble retrouvée, elle doit permettre la construction d’un nouveau récit, un récit inclusif, au sein duquel tous participeront, sans exclusion aucune, et par là, vivre une véritable révolution anthropologique, un changement de dogme, par la reconnaissance de l’appartenance de chacune et de chacun dans la communauté humaine.

A cette fin je vous souhaite, à Toutes et à Tous, pour 2019, de redécouvrir le principe premier qui définit un être humain, la parole, et tous les trésors que vous y découvrirez en la maniant à nouveau, dont le goût de vivre, loin des smartphones et autres outils soi-disant communicationnels.

Illustration : club.ados.fr

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