La pauvreté, une discrimination non identifiée
On peut choisir de ne pas être pauvre dans notre société. N’est-ce pas là une affirmation dénuée de sens ? Pourtant, elle semble faire consensus dans un imaginaire collectif souvent empreint d’idées fausses. Les pauvres sont suspectés d’être frauduleusement pour quelque chose dans leur situation. Elles et ils cumulent et profitent des avantages de leur précarité en percevant, sans honte, le RSA ou en bénéficiant, si facilement et sans dignité, de la couverture maladie universelle. L’association de ces deux vocables, pourtant antagonistes, «avantages, précarité» ne semble paradoxalement gêner que très peu l’imagerie sociale ambiante, largement influencée par les médias. Peut-être parce que l’on croit faussement aussi que ces «populations» ont leur propre culture en dehors des cadres intégrateurs officiels. Culture dont les pauvres seraient, qui plus est et par hérédité, fiers ou à l’autre extrême, rendus «névrosés» à en croire même certaines études. Et leurs soi-disant valeurs spécifiques s’opposent «trop», socialement et même psychiquement, à celles qui doivent a fortiori faire référence. Surtout, si en plus d’être pauvres, ces enfants, femmes et hommes sont roms et/ou migrants. Être pauvre, c’est être classé socialement comme étant hiérarchiquement inférieur et donc non prioritaire.
- Lire la suite de cet article de Djaouida Séhili (Université Lyon 2)
- Voir la nouvelle éditions de "En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté"
Toutes les dernières publications de Laurent Mucchielli