Mal d'Afrique

« Tu ne savais pas encore que tu serais incapable de t’en détacher.

Tant de gens déjà ont tenté de décrire ce sentiment que les Français nomment le mal d’Afrique, et qui est effectivement une maladie. Les Anglais n’ont jamais eu de mot pour la définir, et j’imagine que c’est parce qu’ils répugnaient à s’avouer menacés, d’une manière ou d’une autre, par ce continent. Ils préféraient de toute évidence l’idée de la dominer à celle d’être dominés par lui.

Je ne réalise que maintenant que ce sentiment est une forme de corruption, semblable à une fissure dans le bois qui gagne peu à peu l’intérieur, et devient de plus en plus profonde jusqu’à ce qu’elle finisse par te couper du reste. Tu te réveilles un beau matin pour découvrir que tu es seule, que tu es devenue une île indépendante, séparée de sa terre natale et de sa morale. Tout s’est passé dans ton sommeil, et il est désormais trop tard pour y remédier : tu en es là, et il n’y a pas moyen de revenir en arrière. C’est un aller simple ».

J’ai souhaité, ce matin, vous offrir un extrait du très beau roman « l’Africaine » de Francesca Marciano, tout d’abord parce que j’aime l’Afrique, mais aussi pour ne pas que vous omettiez que le monde a beaucoup à offrir aux femmes et aux hommes, tant à partager, tant à nous apprendre, tant à nous faire aimer.

Le monde, si nous l’acceptons, peut nous envoûter, intensément, et même sous une forme des plus lyriques.

Il nous tend la main, ne la refusons pas. Il nous accompagnera sur des chemins inédits pour nous faire apprécier, jusqu’à l’extase, la vie.

Et pour finir cet édito, je ne peux que vous recommander le dernier cd d’Amina Alaoui « Alcantara », de la magnifique musique marocaine, la voix arabo-andalouse qui sait « emporter » les esprits pour les faire danser.