Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivons nos temps
Vivons nos temps
Publicité
Derniers commentaires
Vivons nos temps
Archives
Visiteurs
Depuis la création 301 106
1 juillet 2014

Le temps, pourquoi nous file-t-il entre les doigts ?

tempsUn dicton arabe dit ceci : « Le temps, c’est comme le sable dans la main ; lorsqu’on l’ouvre, il a disparu ». Si le temps est immuable (l’est-il vraiment d’ailleurs ?), quantifiable, il est en revanche paradoxal. Il semble long à ceux qui attendent, trop rapide pour ceux qui en jouissent. Il est aussi un grand fabricant de souvenirs. Néanmoins, en fonction de notre âge, nous ne l’appréhendons pas de la même façon. Pour certains, tel notre bon Vieux Bougon, le temps sera partagé entre câliner son chat, et vider des bouteilles de rosé au cours de nuits festives avec ses voisins, pour d’autres, ce sera de se cultiver en lisant ou en courant de conférence en conférence.

Quoiqu’il en soit, nous savons que nous n’auront pas le temps. Le temps de rendre physique nos rêves, le temps de tout connaître de notre univers, le temps de savoir aimer.

Pour Hartmut Rosa, ce temps qui fond comme neige au soleil n’est pas dû au hasard. Il y voit trois formes d’accélérations qui se croisent. Tout d’abord, l’accélération technologique. Les nouvelles technologies auraient dû nous rendre plus libres, nous faire gagner du temps. Mais notre quotidien s’est emballé en suivant le rythme des machines (TGV, internet, portables, sms, twitter, etc.). Et du coup, nous sommes enfermés dans un tourbillon sans fin. L’accélération sociale. Toujours selon Hartmut Rosa, aujourd’hui, nous sommes « flexibles » : nous changeons de profession, de conjoint, d’orientation sexuelle ou politique, nous déménageons souvent. On passe au fast-food et on fait ses courses en un temps record. On fait les speed-dating pour trouver rapidement l’âme-sœur, et on trépigne quand tout cela ne va pas assez vite. Voilà ; selon notre sociologue allemand, la différence avec la modernité classique où le changement s’effectuait d’une génération à l’autre. Aujourd’hui, pour être au top, il faut gravir des escaliers qui n’en finissent pas, et les monter de plus en plus vite, évidemment ! Cette accélération-là génère le sentiment « de danser de plus en plus rapidement pour rester à la même place ». Et enfin, l’accélération du rythme de vie. La mise en place des 35 heures ne nous a pas donné plus de temps. Le sentiment d’urgence est là, qui nous submerge et nous oblige à augmenter la cadence. Ce qui entraîne, toujours selon notre chercheur teuton, une intensification du temps quotidien dans le but d’effectuer plus d’actions dans la même unité de temps. Résultat : on consacre moins de temps qu’auparavant à une même activité et on effectue plusieurs choses conjointement, de façon à optimiser (voici ici un terme très pensée néo-capitaliste) ;

Personnellement, j’essaie de prendre du temps au temps. Tenez, hier, il y avait une rencontre d’écrivaines à Castelnau de Lévis (Tarn). Eh bien, j’ai pris mon temps afin d’en offrir aux exposantes, pour dialoguer, les comprendre, connaître ce qui les a poussé à écrire. Et franchement, je n’ai pas eu l’impression de l’avoir perdu, ce temps dont tout le monde court derrière.

Nous n’auront pas le temps de tout faire, de tout voir, et, de toute façon, le temps nous est compté (ou bien conté ?). Alors prenons tout notre temps pour en profiter bien davantage !

Pour approfonfir la question :L’Accélération, une critique sociale du temps, par Hartmut Rosa, sociologue allemand et auteur aussi de Aliénation et Accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive

Illustration : babelio.com

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Le Vieux Bougon ne saurait un exemple ! Toutefois, il ne se contente pas de boire du vin rosé, fut-il bien frais, et de caresser son chat César, qui ne laisse guère caresser d'ailleurs même dans le sens du poil. C'est peut-être pour cette raison qu'il s'est installé chez moi. Non, le vieux bougon arpente aussi son courtil, taille ses haies, chasse les herbes indésirables dans ses parterres et son potager, lit des livres, en rend compte et en écrit lui-même, écoute de la musique en en rapporte ses impressions. Et fréquente surtout assidûment ses amis, ses voisins et sa famille. Outre ses petites chroniques de vieux bougon de la campagne.
Répondre
Publicité