Le travail social en quête de légitimité académique
Si la mise en relation du monde de la recherche académique avec celui du monde du travail social n’a rien d’évident, « à plus forte raison lorsqu’il est envisagé que les travailleurs sociaux puissent être définis comme des chercheurs ou que leurs capacités à transformer leurs savoirs professionnels en savoirs scientifiques soient pleinement reconnues » (selon les mots utilisés par le coordinateur de l’ouvrage Marcel Jaeger en guise d’introduction, voir page 6-7.), comment faire du travail social une discipline universitaire légitimé par un CNU indépendant dédié à cet effet ? C’est l’ambition du coordinateur de cet ouvrage, Marcel Jaeger, professeur de la chaire de travail social et de l’intervention sociale au Cnam, et d’une partie des contributeurs appartenant, pour la plupart d’entre eux, aux écoles du travail social. L’objectif de cet ouvrage est donc de restituer l’opposition entre les partisans à l’autonomisation du travail social comme discipline universitaire (appartenant majoritairement aux écoles du travail social) et les sociologues, le plus souvent universitaires ou au CNRS, qui ne voient dans le travail social qu’un objet ou un champ d’étude. Pour le moment, le travail social est un champ d’étude partagé par les psychologues, sociologues, politologues, historiens, etc., et ne constitue en rien du point de vue des institutions une discipline voire une science à part entière.
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