Le retour de « à la rencontre de l’autre »

On voit ici et là des activités « nouvelles » : ophtalmologiste à domicile, coiffeur à domicile, les camions-magasins qui écument nos milieux rural et montagnard, etc. Tiens, tiens, reviendrait-on à une autre forme de travail ? Rechercherait-on l’autre, le fameux « lien social » ? Je rappellerai ici que le lien social se caractérise par une démarche personnelle pour intégrer un groupe. Un groupe n’est pas forcément révélateur de lien social ; prenez l’exemple d’une prison : les personnes sont regroupées mais si on ôte les murs, il n’est pas certain qu’elles restent ensemble.

Je disais donc, ce retour «  à la rencontre de l’autre », celui par qui on existe, s’affirme chaque jour un peu plus. Tant mieux, et il nous faut l’espérer, que ce phénomène dure. Car, en définitive, faire plaisir à autrui, lui rendre service c’est à la fois se faire plaisir et se rendre service. Et ma foi, je ne peux qu’encourager cet élan solidaire.

Ma souscription à cet engagement solidaire me permet de penser que nous commençons à sortir de l’étau de la propagande capitaliste en répondant judicieusement à la question : « qu’est-ce que tu fais de ton désir ? » question qui est contraire à la pensée néolibérale : «  que veux-tu ? »

Car notre désir n’est-il pas d’exister en répondant par sa présence à l’autre ? Et non pas s’enfermer dans des faux besoins que la société de consommation cherche à nous vendre.

Nous n’en sommes qu’au début de cette ère solidaire, et, il est bon d’avoir à l’esprit que la solidarité est le seul domaine qui ne se comptabilise pas.