Et si nos rêves étaient communs ?

Heureux habitants de Montréal et autres Québécois, bonjour. Pourquoi aujourd’hui je salue nos amis Canadiens ? Parce que, en contact régulier avec ce lointain pays, je sais que le froid est revenu, déjà. Cela me permet de leur offrir un peu de chaleur de notre généreux soleil tarnais.

Oui, je disais, si nos rêves étaient communs ? Connaissez-vous le Dr Calvin Hall ? Eh bien, ce sémillant chercheur en science des rêves a collecté des échantillons de plus de dix mille rêves auprès d’une population générale en vue d’identifier les thèmes récurrents. Son travail a montré que, malgré des variations culturelles, les rêves des personnes du monde entier ont davantage de ressemblances que de différences. Et ce n’est pas tout ! Le Dr Hall a étudié aussi les émotions dans les rêves. Et qu’a-t-il découvert ? Que 64% d’entre elles étaient désagréables, mais que 18% étaient plaisantes. Ce qui contraste avec le fait que l’expérience même du rêve était jugée plus souvent agréable que l’inverse (41% contre 23%, le reste des rêves étant neutres). Toutefois cela s’explique par le fait que les émotions agréables sont plus fortement ressenties que les désagréables.

L’expérience a démontré aussi que l’anxiété est une réalité de la vie (surtout actuellement), et donc, de façon prévisible, elle était l’émotion la souvent exprimée en rêve. Et, cela ne surprendra personne, que la colère contre les injustices de la vie, les actions inacceptables soient des émotions communes. Et pourtant, arrivent ensuite les émotions générées par le bonheur et l’exaltation. Ces rêves très positifs sont de puissants rappels du fait que nous portons en nous, la vie durant, un potentiel de joie et d’énergie. Et, en dernier, les émotions puisées dans la tristesse et qui nous affectent plus profondément.

Le Dr Calvin Hall a donc mis en exergue que nous rêvons tous à la même chose : le bonheur, et ce dernier, sous toutes ses formes.

Voilà une découverte qui devrait nous enchanter. Si chacun de nous, sur cette petite planète bleue, rêve de bonheur, et bien, mettons en commun ce rêve et au-delà, donnons-lui forme réelle. Et prenons comme emblème la jolie formule de Louis Armstrong : « Ce que je souhaite c’est de n’être que ce que je suis, et ce que je ne possède vient du fait que je n’en ai pas l’usage ». Joyeux rêves.

Source : Le langage secret des Rêves, de David Fontana, éditions France Loisirs, 2008

Ce beau livre est magnifiquement illustré par Suzanne Tuhrim