Bon voyage Monsieur Jacquard
Un ami s’en est allé, un grand humaniste, scientifique et à la fois simple être humain. Celui qui, sans relâche dénonça l’emploi à des fins criminelles de l’intelligence humaine, alors que la logique indique une autre voie.
Dans ses discussions, lors des conférences qu’il offrait, souvent il débattait des grandes interrogations de l’existence, dialogues de partage avec le public présent, débats sur la religion, la philosophie, la question de l’origine du bien et du mal. Mais son combat reposait sur une question capitale : celle de l’inégalité des conditions humaines. Le spectacle du mal et de la douleur l’effrayait. On pourrait ajouter que leur distribution, en apparence arbitraire, est à l’origine de toutes les haines, révoltes, négations.
Scientifique largement reconnu mondialement, ses savoirs, il les destinait à la paix et à l’espérance en la suppression de la misère et de l’humiliation, tout comme nous l’a appris l’indignation de Monsieur Stéphane Hessel.
Maintenant il nous faut envisager comment utiliser au mieux l’héritage qu’il nous lègue.
Car n’en doutons pas, le fléau qu’il combattait est prométhéen, et nous devons, maintenant, chacun d’entre nous, nous remettre à l’ouvrage chaque jour.
J’ai tenté, dans cet édito, de décrire la profondeur d’âme du Professeur Jacquard, mais je ne sais si j’y suis parvenu. Il nous laisse une œuvre, inachevée toutefois, pour que nous la continuions, tout au long de l’humanité.
Je reste certain que rien ne viendra troubler la sérénité, désormais acquise, d’Albert Jacquard, car il savait que son travail n’était point inutile, qu’un jour son œuvre parlera au monde avec son verbe bien vivant. Il voyait poindre, déjà, le temps d’une humanité réconciliée.
Bon voyage Monsieur Jacquard, et merci beaucoup de la pertinence que fut votre existence.
Crédit photo : anakinovni.org