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25 février 2013

Cynisme ou politique de Gribouille ?

deputeVoici le courrier d’un citoyen de Montredon-Labessonié, Dominique de Dufourcq, que je vous relate ici :

« Fin comme Gribouille, qui se jette à l’eau pour ne pas se mouiller, se dit d’un personnage naïf et malavisé qui, pour éviter un mal, se précipite dans un autre qui est pire. La politique actuelle de nos gouvernants serait-elle à l’image du héros de la Comtesse de Ségur… Je n’ose y penser, quoique …

Rien que de bonnes idées… Gel des retraites du fait que ces « possédants » seraient des nantis, une moyenne nationale à 900 €/mois, les désignant comme de dangereux naufrageurs de l’économie nationale. Les allocations familiales qui représentent pour de nombreux foyers une bouffée d’oxygène salutaire se retrouvent elles aussi dans la tourmente, et voilà la famille sur la sellette ; situation plutôt comique pour un gouvernement qui prône le mariage… mais sans doute pas les enfants… Peut-on imaginer que dans des temps futurs, les remboursements des frais de santé, calculés au prorata des gains des ménages, seront eux-aussi fiscalisés, sans parler des augmentations vertigineuses des diverses taxes locales, boostées par les différents millefeuilles régionaux… Quant à la dernière invention de l’Etat, l’accouchement aux forceps de la semaine de quatre jours et demi, elle met cruellement à contribution d’abord les communes à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an, et ensuite, les mêmes en bout de chaîne… les cochons de payants !

Mais au fait, si toutefois ces bonnes mesures passaient… A qui devrait-on ces petits cadeaux ? A l’initiative de nos bons dirigeants bien sûr, mais surtout grâce au vote de nos chers députés… Chers députés avez-vous dit ? Pas si faux que ça… chers… Une proposition de loi, encore une mais bonne cette fois, à l’initiative d’un député courageux, proposait de soumettre à l’impôt la part restante de l’indemnité représentative pour frais de mandat. Jugée inopportune par nombre de ses confrères (collèges), y compris les plus « Saint Just » d’entre eux, cette loi n’est pas prête de voir le jour, la représentation nationale souhaitant rester… dans une opacité bienveillante. Pour faire simple, l’indemnité de base des députés est calculée en fonction des grilles des hauts fonctionnaires : 5500,00 € mensuels auxquels s’ajoute une indemnité de résidence de 160,00 € leur permettant de se déplacer à Paris ainsi qu’une autre indemnité dite de fonction, de 1400,00 €. Voilà donc nos parlementaires à la tête d’une coquette somme sur laquelle ils paient des charges comme tout un chacun. Rassurez-vous, pas plus de 25%, comme tout salarié… enfin les 1% de Français qui entrent dans cette tranche.

Jusque là, rien d’extraordinaire, me direz-vous, nos députés travaillent et leurs émoluments sont la juste contrepartie de leur engagement public. Mais là où l’affaire prend une tournure plus … originale, c’est que le reste de leurs indemnités ne « bénéficient » pas de l’impôt sur le revenu… Ainsi, la fameuse IRFM se gonfle de deux lignes supplémentaires, l’une de 9000 € par mois pour la rémunération de collaborateurs qu’ils pourraient embaucher, libre à eux d’en avoir un ou plus… et dans le cas où ils ne dépenseraient pas tout ; ils peuvent reverser une partie de ce crédit dans leur indemnité représentative de frais de mandat. Quant à l’autre ligne d’un montant de 6500,00 € attribuée aux « frais de représentation », sa destination doit permettre à nos représentants de « faire face aux diverses dépenses qui ne sont directement prises en charges ou remboursés par l’Assemblée ». Cette dernière ligne n’étant soumise qu’à la CSG et la CRDS, elle échappe donc à l’impôt et sert à régler les dépenses diverses et variées de nos députés que sont les factures du loyer de leurs permanences, leurs frais d’habillement ou autres… (un rapport de l’Assemblée Nationale fait état d’un voyage familial d’un de nos députés payé grâce à cette ligne). En fait, très peu de contrôle, pour, ainsi dire, aucun contrôle ne s’exerce sur cette ligne supplémentaire de 6500,00 €. Byzance, Byzance vous avez dit Byzance… comme c’est étrange… Et puis, comme disent les djeuns, « Cherry on the cake », les retraites de nos parlementaires of course. Les geler ? Pourquoi pas ! Mais, mieux encore, commencer par fiscaliser la totalité des sommes qui « s’exonèrent » de l’impôt avec, comme perspective de s’inscrire dans une véritable « relation citoyenne et durable » et participer ainsi au redressement de notre économie. Autre idée, peu coûteuse, aligner leur régime spécial sur le régime général faisant qu’un député ne pourrait plus partir en retraite avec 6000,00 € mensuels avec juste 20 ans de cotisations (double il est vrai) alors qu’à niveau de salaire égal, un cadre ne « bénéficierait » que de la moitié mais au bout de 41 ans de cotisations. Nos députés ont pris depuis peu, 2012 en réalité, la mesure de cette injustice, en rognant légèrement sur leurs retraites, ce qui les laisse encore, avec une retraite médiane de plus de 3000,00 €, loin devant le peuple qu’ils représentent.

Alors, règlement de « comptes »… Non, mais quand le « déconomètre » fonctionne à plein tube, il est bon de signaler à ceux qui le mettent en marche que ce n’est pas en voulant améliorer la bougie qu’ils inventeront l’électricité… Quant aux « prélèvements », charité bien ordonnée ne commencerait-elle pas par soi-même ?

Source : Le Tarn Libre, vendredi 22 février 2013

Illustration : jeanmarcmorandini

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