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4 décembre 2012

Sus aux pirates de l'amour ! par Cécile Chevré

piratesCher lecteur, vous en avez très certainement fait l'expérience : trouver l'amour est bien compliqué. Le garder peut-être encore plus, mais c'est une toute autre histoire.

Il fut un temps où les couples se rencontraient dans les bals populaires, les guinguettes ou les thés dansants. Depuis à part les indétrônables que sont les rencontres par des amis ou le lieu de travail, les lieux de séduction ont évolué avec leur temps, les moeurs... et les moyens de communication.

Dans les années 80, Polnareff dédiait une chanson aux rencontres via Minitel, aujourd'hui, c'est Internet qui s'est transformé en Cupidon. Je n'ai pas cherché mais il doit certainement exister tout un tas de chansons qui évoquent ces rencontres en ligne.

Marginale et plutôt mal vue au départ, la rencontre en ligne a progressivement fait son chemin dans les comportements. Il y a quelques années, aucun couple "en ligne" n'osait avouer s'être rencontré via ces sites. Aujourd'hui, c'est devenu une pratique tellement plus courante que le tabou a été levé.

D'après une étude menée par l'université de Stanford, internet est devenu le troisième moyen de rencontre dans les pays occidentaux.

En France, d'après l'étude menée par l'ifop en février 2012, 24% des Français ont déjà été inscrit sur un site de rencontre – même si uniquement 6% l'étaient encore. D'après une autre étude datant de 2010, seul un Français sur cinq avait alors fait l'expérience de ces sites. Preuve supplémentaire de la banalisation des rencontres en ligne, 40% des sondés ont affirmé qu'ils s'inscriraient à l'un de ces sites s'ils étaient célibataires.

Un succès qui doit beaucoup au succès des nouveaux moyens de communication : comment imaginer la rencontre en ligne sans chat, webcam, et maintenant de plus en plus, les smartphones. La rencontre amoureuse se déguste ainsi à la pause café, à tout moment de la journée.

Le business de la rencontre en ligne Ces dernières années, la croissance des sites de rencontre a été fulgurante. En étudiant les mots les plus recherchés sur Google, on constate qu'à partir de 2006, ils s'imposent progressivement en premier lieu aux Etats-Unis, puis en Europe. Evidemment, des sociétés ont su profiter du phénomène.

Le premier site de rencontre, Match.com, a été créé aux Etats-Unis en 1995. L'actuel leader du marché français et européen, Meetic a quant à lui été créé en 2002 – et a été racheté par Match.com l'année dernière. La société affiche un chiffre d'affaires de 186 millions d'euros l'année dernière et a fait son introduction en Bourse en 2005.

Pourtant, ces sites généralistes perdent progressivement de leur attractivité au profit de sites plus spécialisés. Meetic avoue une perte d'un peu plus de 13% de ses utilisateurs en 2011.

Les sites se multiplient donc. Il en existe plus de 2000 rien qu'en France. Parfois généralistes, parfois spécialisés selon vos orientations sexuelles, votre profil socioprofessionnel, votre âge, vos opinions politiques ou votre obédience religieuse.

Un succès parmi d'autres : Adopteunmec.com. Challenges décortiquait en septembre dernier le succès de ce challenger des leaders du marché français : "Chez Adopte un Mec, ce sont les filles qui choisissent. Elles mettent leur "target" dans un "panier" virtuel, tandis que les internautes de sexe opposé peuvent leur envoyer des "charmes" qui sont un peu les équivalents des "poke" de Facebook. Et ça marche très fort. Le site a conquis 4,7 millions de célibataires depuis sa création en 2008, dont entre 550 000 et 700 000 sont des membres actifs. La moitié sont des hommes et l'autre des femmes, et presque tous (86%) ont entre 18 et 35 ans. Toute cette activité a permis au site de réaliser un chiffre d'affaires de 9,4 millions d'euros en 2011, soit une hausse de 237% par rapport à l'exercice de l'année précédente. Il table sur un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros pour 2013".

Conclusion, le marché mondial de la rencontre en ligne est estimé à 4 milliards de dollars, dont uniquement 1,7 milliard pour les Etats-Unis.

Mais l'Occident n'est pas le seul à s'intéresser à la rencontre en ligne. Les sites de rencontre un succès grandissant dans les pays émergents et tout particulièrement en Chine. D'après une étude menée par le cabinet eResearch, le marché chinois vaudrait déjà 300 millions de dollars. Et il progresse au rythme de plus de 30% par an – contre 7,5% aux Etats-Unis.

Un succès dans l'empire du Milieu qui s'explique à la fois par l'émergence d'une classe moyenne capable de s'offrir un ordinateur et une connexion internet, par l'urbanisation (un phénomène qui favorise le célibat) mais aussi par l'énorme déficit de femmes en âge de se marier. On estime à 40 millions le déficit de femmes dans l'empire du Milieu. Chaque année, ce sont environ 1 million de Chinois qui demeurent célibataire pour cause de manque de femme.

La chasse à la compagne est donc devenue un sport national dans le pays, ceci expliquant en partie le succès des sites de rencontre.

Quel avenir pour les sites de rencontre ? Nous l'avons vu, les sites de rencontre généralistes sont de plus en plus concurrencés par des sites spécialisés, qui jouent sur l'effet sur-mesure.

Autre danger qui guette les sites de rencontre "classique" : la remise en cause de leur modèle. En effet, ces sites fonctionnent sur le mode de l'abonnement. Vous payez pour vous inscrire, consultez d'autres profils et communiquez avec eux.

Seulement ces sites subissent de plein fouet la concurrence de sites de rencontre gratuits qui se rémunèrent via la publicité. Au vu de l'engouement pour les rencontres via écrans interposées et l'explosion du trafic sur ces sites, c'est un business model qui se comprend parfaitement.

A cela il faut ajouter une autre forme de concurrence : celle des réseaux sociaux, comme Facebook.

Les sites plus traditionnels de rencontre en ligne doivent donc revoir progressivement leur business (par exemple en créant un "service minimum" gratuit) ou miser sur le marketing et la publicité pour garder leurs parts de marché. Ce qui a un coût. Sur un marché tellement confidentiel, la bataille fait rage pour profiter de Cupidon.

Comment profiter de cet engouement amoureux ? Je pourrais vous conseiller d'investir sur un de ces sites de rencontre. Ce qui peut être une bonne idée pour un investissement de moyen terme. Parmi la multitude vous promettant l'amour – ou une rencontre –, vous pouvez vous intéresser à la société britannique Cupid (LSE: CUP). Cupid fait partie des 5 principaux sites de rencontre au monde et peut se targuer de plus de 54 millions de membres dans 58 pays. La société développe une double stratégie : un site généraliste et des sites plus spécialisés.

Autre moyen de profiter du potentiel des sites de rencontre : miser sur la sécurité des données. Après tout, ces sites sont essentiellement d'immenses bases de données avec des informations personnelles. Un véritable trésor d'autant plus que les sites encouragent leurs membres à donner le plus de renseignements personnels (physique, caractères, centres d'intérêts...) pour vous aider à trouver des profils compatibles. Ajoutez à cela que la plupart de ces sites sont en fait des sites commerçants – il faut bien payer pour s'abonner.

Les sites de rencontre, comme la plupart des sociétés internet, doivent donc renforcer la sécurité de leurs données. Voilà un investissement de long terme alors que la cybercriminalité explose au même rythme que le commerce sur Internet. Comme l'expliquait en mai dernier Le Monde, le coût de la cybercriminalité atteint déjà 750 milliards d'euros par an en Europe. Une criminalité qui coûte bien plus cher que les trafics de cocaïne, d'héroïne et de marijuana. Toujours selon Le Monde, "les banques américaines ont perdu l'année dernière 900 millions de dollars (690 millions d'euros) par le fait de voleurs traditionnels et 12 milliards de dollars (9,2 milliards d'euros) à cause des cybercriminels".

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