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15 novembre 2012

CDS : attention, finance toxique

cds_chambres_compensation_L_L0d9XGC’est le titre de l’article de Marc Roche paru dans le quotidien Le Monde du 13 novembre dernier. Mais c’est quoi les CDS ?

CDS : Credit default swap, soit contrat d’échange du risque du défaut de paiement d’un emprunteur (entreprise ou Etat). C’est la forme la plus classique des dérivés de crédit indique le Vernimmen de la Finance d’entreprise 2013 (Dalloz). L’acheteur du CDS paie à un tiers un flux régulier et reçoit de ce tiers un paiement en cas de survenance de la défaillance. Cependant, ces produits peuvent être utilisés non seulement pour transférer un risque de crédit mais aussi pour spéculer sur sa survenance. Si son rôle économique affiché peut s’apparenter à celui d’une assurance, il ne peut néanmoins y être assimilé en tant que tel, car il permet de faire des paris. D’autre part, il n’est pas soumis à la réglementation du secteur des assurances.

Depuis le scandale du Libor cet été à Londres (les traders avaient manipulé des indices financiers d’emprunt pour augmenter davantage leurs marges), l’organisation Iosco se penche actuellement sur l’ensemble des référentiels bancaires, consultation qui durera jusqu’au 29 novembre prochain.

Depuis le 1er novembre 2012,  une réglementation européenne encadre la négociation des CDS souverains.

En rappel, il faut savoir que les CDS ont joué un rôle destructeur (c’est aussi leur rôle) à la suite de la chute de la banque Lehmans Brothers à l’automne 2008, ce qui a entraîné des effets en chaîne dévastateurs sur l’assureur AIG et les  créanciers de ce dernier : « Dans le cas d’AIG Financial Products à Londres, la minorité des 400 salariés anglais a gagné chaque année des bonus élevés en prenant des risques mettant en jeu l’emploi des 116 000 autres collaborateurs. L’Etat américain avait dû se porter garant à sa place pour le sauver… Une minorité d’individus s’appuyant sur des modèles mathématiques toxiques ont fait payer au plus grand nombre les pertes issues de ces modèles », rappelle Christian Walter, directeur de la Chaire Ethique et Finance de l’Institut Catholique de Paris (ICP)*.

Même si l’Europe parvenait à légiférer sur ces produits dérivés toxiques, il sera impossible d’interdire les CDS souverains du jour au lendemain – dans une finance dérégulée, des contournements et la création d’instruments équivalents seraient toujours possibles – l’urgence aujourd’hui est de les empêcher de nuire.

Il est à souhaiter que le Président Obama, nouvellement réélu, mettra tout en œuvre pour enrayer les malfaisances des spéculateurs de tout poil.

*Coauteur avec Michel de Pracontal du  Virus B, crises financières et mathématiques, octobre 2009, éditions Le Seuil

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