L’appel de la rivière, de Kétil Bjornstad

L’appel de la rivière est la suite de « La société des Jeunes pianistes » où l’on retrouve le jeune Aksel Vanding en proie avec des choix terribles quand on a tout juste dix-huit ans.

Kétil Bjornstad signe un nouveau chef d’œuvre, une magnifique partition à la fois musicale et de la vie. Il ne faut surtout pas faire l’impasse sur l’œuvre de Kétil Bjornstad.

Extrait :

« - tu penses au Winterreise ? me demanda-t-il

- Oui, le voyage d’hiver. Justement, on dirait que l’hiver t’a touché de plein fouet.

- C’est une expérience que tu feras tôt ou tard toi aussi. Du moins, si tu travailles convenablement les pièces que je n’ai pas encore écrites. Pourquoi tu ne les répètes pas ?

- Mais je n’ai pas les partitions, m’écriais-je, indigné.

- Tu ne peux pas exiger des partitions d’œuvres qui n’ont encore été écrites, voyons ! Et puis ceci est un rêve. Quand tu te retrouveras en état de veille face au piano, ce sera ta propre musique que tu joueras.

- Ma musique ?

- Oui. Tu n’y as jamais songé ? Que tu pouvais toi aussi, à n’importe quel moment, choisir l’agencement et  la succession de notes ?

- Non, réponds-je sincèrement. Je n’y ai jamais songé. La musique composée me suffit amplement.

- En es-tu sûr ? me demanda-t-il avec un sourire. Pourquoi ne jouerais-tu pas plutôt un morceau de ta composition ?

J’ai le souvenir d’avoir rougi de honte. Mais je lui ai interprété un menuet. C’est seulement quand j’ai joué devant les autres certaines pièces dont j’étais l’auteur que, là, je n’ai plus pu m’arrêter ».

Tout simplement superbe !

L’appel de la rivière, de Kétil Bjornstad, éditions JC Lattès, 2010