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Vivons nos temps
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12 mars 2012

Arme de distraction massive

Tiens, j’apprends que le meeting du candidat-président aurait rassemblé jusqu’à 70 000 personnes ! Ah bon ! Le dimanche, je profite des miens, de mes amis, du beau temps après un hiver particulièrement vif.

Tout y était : les arrangements scéniques, la musique, l’industrie hollywoodienne dans tout son apparat. Et voici que continue ce storytelling, vous savez l’art de narrer des histoires, « science » venue des Etats-Unis ?

L’art d’expliquer aux gens que les engagements n’ont pu être réalisés durant cinq ans, mais que la prochaine mandature les verra tenus (à ce qu’il paraît).

Ce qui s’est passé hier, c’est quoi au juste ? C’est la  « déligitimation » de la politique. Comment ? En s’adressant aux individus comme à une « audience », en évitant « l’adversaire », en contournant les partis, en substituant au débat public la captation des émotions et des désirs (Storystelling, Christian Salmon).

Paul Ricoeur disait, à la fin de sa vie ceci : « Les menaces qui attestent la fragilité de l’identité personnelle ou collective ne sont pas illusoires : il est remarquable que les idéologies du pouvoir entreprennent, avec un inquiétant succès, de manipuler ces identités fragiles par le biais des médiations symboliques de l’action ». Encore ignorait-il les raffinements auxquels sont parvenues ces médiations symboliques.

Pour conclure, j’utiliserai le final de l’ouvrage de Christian Salmon : « L’essor du storytelling n’annonce pas forcément le triomphe d’un nouvel âge d’or orwellien. A travers l’injonction aux récits lancée par toutes les instances du pouvoir, nous assistons bien à l’émergence d’un nouvel ordre narratif. Mais s’affirme aussi en résistance des pratiques symboliques visant à enrayer la machine à fabriquer des histoires, en « défocalisant », en désynchronisant ses récits. Rien de moins qu’une contre-narration ». Comme l’écrivait Michel Foucault : « Il faut entendre le grondement de la bataille… ».

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