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10 février 2021

Portraits de dissidents de l’ordre consumériste, de Catherine Marin (Reporterre)

velo

Dans « Vivre la simplicité volontaire. Histoire et témoignages », une cinquantaine de résistants au consumérisme racontent leurs retrouvailles avec eux-mêmes, et le monde. Des témoignages qui remettent au premier plan l’échange et la coopération avec les autres, le goût du travail bien fait, « la vie dans sa splendeur »…

Ils s’appellent Pierre et Stéphanie, Frédérique ou André l’Emmerdeur, ils ont entre 22 et 89 ans, sont célibataires ou parents de quatre enfants, vivent à la campagne ou sur une grande avenue parisienne, sont menuisier, parcheminiers (les derniers d’Europe à fabriquer et à vendre des parchemins), agent immobilier, instituteurs, prêtre, agriculteurs bio, sculpteur sur bois… Bref, ils ont des vies très différentes, mais un désir commun : vivre simplement (avec une empreinte carbone réduite), pour vivre mieux — plus en accord avec eux-mêmes.

Le journal La Décroissance a eu la bonne idée de leur donner la parole dans sa rubrique « Simplicité volontaire » créée en 2004. La maison d’édition L’Échappée en a fait un livre en 2014, qui vient de reparaître en poche. En tout, une cinquantaine d’entretiens de quelques pages, chaleureux et libres de ton, où ces courageux dissidents à l’ordre consumériste nous racontent pourquoi, comment, dans quel but, ils ont choisi de travailler moins, de se passer de télé, de portable, de voyages en avion… En un mot, de pratiquer la décroissance, ou « simplicité volontaire », vertu associée dès l’Antiquité à la spiritualité et à la paix sociale — rappelle Pierre Thiesset dans son bel « Éloge de la simplicité », en postface de l’ouvrage — et résolument anticapitaliste.

« Vivre comme on aime, et de la façon qui semble la plus juste » 

Michel, journaliste télé, a décidé un jour de quitter la capitale et « TV Carpette », pour s’installer comme artisan en Bretagne. Dans une ancienne station-service, entre des tours en béton et Intermarché, Marion et Gwenael ont créé un théâtre pour « repoétiser l’existence ». Jean-Pierre, ébéniste, accepte de gagner « moins de 1.000 euros par mois » pour avoir le plaisir de « ne jamais faire deux meubles pareils » et ne pas contribuer à la standardisation de l’imaginaire — un « culturicide », dénonçait l’écrivain Pier Paolo Pasolini dès les années 1960.

Autant de témoignages, autant d’existences singulières se racontant… Un vrai bonheur de lecture. On découvre de l’intérieur comment, à la suite d’une rencontre, une dépression, des lectures, un voyage (« revenant d’Inde, on a été frappés par la tristesse des gens par comparaison aux gens d’autres cultures, pourtant beaucoup moins riches matériellement »), certains décident de dire non au toujours plus. Non à ce mode de vie érigé en absolu par le capitalisme : travailler plus pour gagner plus, s’endetter, acheter du confort, de la vitesse, de la distraction… Non. Plutôt « une production démocratiquement décidée qui réponde aux besoins indispensables de tous » et « vivre comme on aime, de la façon qui semble la plus juste pour tout le monde » — le vivant et les humains, même ceux qui vivent à l’autre bout du monde. La suite de ce reportage bienfaisant

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