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Vivons nos temps
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20 janvier 2021

Le Covid nous fait perdre le sens du toucher

toucher

Gestes barrières et mesures sanitaires ont mis à mal un sens vital, le toucher. Le couvre-feu à 18 heures, désormais appliqué dans toute la France, diminue encore nos interactions physiques, essentielles aux relations humaines. Le manque se fait cruellement ressentir.

Se retenir de prendre un ami éploré dans les bras. De toucher l’épaule du collègue que l’on interpelle. D’enlacer des grands-parents retrouvés après une longue séparation. De se saluer en faisant la bise ou en se serrant la main, aussi, tout simplement.

Du geste intime envers nos proches à celui, instinctif, mécanique, de politesse que l’on pratique au quotidien, c’est tout un pan de nos interactions – celles qui passent par le contact, le toucher – que le Covid-19 a bouleversées. En France, cela a commencé en mars 2020, quand les premières incitations aux « gestes barrières » ont fleuri dans les communications gouvernementales, très vite suivies du premier confinement.

« Je me souviens, raconte Marie-Thérèse, 89 ans. Je voulais remercier ma fille, j’allais l’embrasser. Je me suis avancée. Et la barre s’est dressée. Nous nous sommes retenues. » De caractère tactile, la grand-mère, veuve, confinée seule dans son appartement de Dinan (Côtes-D’Armor) a très vite ressenti le vide laissé par ce nouvel interdit. « Serrer la main, embrasser, cela me manque beaucoup, c’est douloureux, témoigne-t-elle. Tout devient tellement impersonnel... »

Personnes âgées que l’on ne touche plus de peur de les contaminer, personnes vivant seules ne pouvant plus entretenir de relations étroitement tactiles avec d’autres… Le toucher, le contact humain au sens premier, s’est raréfié, voire évanoui du jour au lendemain pour de nombreuses personnes. Faisant office de semi-confinement, le couvre-feu à 18 heures éloigne à nouveau la perspective de moments chaleureux, d’occasions de rapprochements physiques. Voir la suite de l'enquête sur le site de Reporterre

« Cela a été très difficile pendant le premier confinement, se rappelle Sabrina, trentenaire et célibataire parisienne habitant dans un studio. Quand j’allais au supermarché, je voyais les couples qui se tenaient la main, j’étais un peu envieuse. Je me suis sentie désincarnée. » Depuis, elle a adopté un chaton : « Cela m’aide énormément, je lui donne de l’affection et en reçois en retour, je prends soin de quelqu’un. »

Le toucher, un sens qui tisse des liens

Des ressentis pleinement humains et normaux, à écouter les spécialistes du toucher. Souvent impensé, par son absence, le toucher s’est rappelé à nous. « Les contraintes sanitaires ont rappelé aux gens qu’ils avaient un corps et un sens, le toucher, qui permet des interactions », observe Édouard Gentaz, enseignant-chercheur à l’université de Genève, spécialiste du toucher chez les bébés et les aveugles. « On n’en a jamais autant parlé que maintenant. On a compris qu’il était crucial. »

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