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15 octobre 2019

Discriminer pour gouverner Gagnants et perdants du jeu communautaire à Marseille

savon Topos du discours médiatique, l’image idyllique du cosmopolitisme marseillais ne résiste guère à l’analyse et à l’enquête. Celle-ci révèle de profondes inégalités dans la construction des communautés, le clientélisme et la reconnaissance mémorielle.

La célébration du cosmopolitisme marseillais et de ses « communautés » est devenue un puissant véhicule de représentations. Promue par les médias, certaines élites politiques et économiques, voire même par des auteurs de sciences sociales, elle se fonde parallèlement sur une rhétorique exaltant la coexistence harmonieuse de « communautés », terme pouvant désigner, selon les besoins, des groupes nationaux, ethniques, ou ethnico-religieux. Les années 1990 et 2000 - avec l’émergence de l’association interconfessionnelle Marseille-Espérance et les Fêtes urbaines de la Massalia et de la Marsceleste mettant en scène « les communautés ayant contribué à la fondation de la ville » - ont vu se consolider le discours consensuel sur le Marseille de la diversité ethnique et religieuse, du vivre ensemble et de la paix intercommunautaire. Tant de rhétorique laisse pourtant perplexe lorsqu’on analyse et lorsqu’on compare les processus de formation et d’institutionnalisation des groupes et milieux « communautaires » construits de façon très inégalitaire selon leurs origines, appartenances, religions et milieux sociaux ; lorsqu’on se penche sur les politiques et les choix de redistribution des ressources (emplois publics, logements HLM, etc.) fondé sur des relations clientélaires ; ou lorsque enfin, on manie de façon fort différente selon les groupements identifiés, les choix de reconnaissance mémorielle et symbolique. Contrairement au discours consensuel sur le Marseille fraternel, le travail sociohistorique et l’observation empirique des relations entre pouvoirs municipaux et groupes « communautaires » de la société urbaine montrent que les communautés n’existent pas naturellement mais qu’elles sont construites de façon relationnelle. Le gouvernement local (et plus amplement les autorités politico-institutionnelles) joue un très rôle important dans la construction différentielle de « communautés » qu’il ne dote pas des mêmes avantages et légitimations.

cesare

Voir l'analyse de Cesare Mattina, sociologie au LAMES (Laboratoire Méditerranéen de sociologie) d’Aix-Marseille Univ. I

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