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10 septembre 2019

Quatre malentendus nietzschéens : "Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou"

niestzsche Le philosophe Friedrich Nietzsche est célèbre pour ses aphorismes et ses courtes phrases percutantes. Aujourd'hui utilisées à tort et à travers comme slogans, mantras personnels, éléments de langage, que signifient-elles vraiment ?

Ce n'est pas l'hésitation, l'incertitude, l'indécision, qui conduit à la folie, c'est de trop savoir, ou de trop croire qu'on sait, d'être sûr de savoir au point de ne plus douter du tout...
Bref, comme le dit Nietzsche, ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.
Le philosophe appelle-t-il alors à renoncer à la recherche de toute certitude ? Dans quelle mesure dessine-t-il plutôt les voies d'une nouvelle recherche philosophique ?

L'invité du jour : Dorian Astor, philosophe et germaniste, spécialiste de Nietzsche

La philosophie est-elle une affaire de certitude ?

"La philosophie est une affaire de désir de vérité, de besoin de vérité. Nietzsche aura toujours à cœur d’interroger ce qui n’est pas interrogé par les philosophes dans leur démarche. Il y a un soupçon fondamental qu’on appellerait aujourd’hui "l’impensé des philosophes". C’est la démarche critique de Nietzsche".    
Dorian Astor

Philosophie et folie, un lien originel ?

"Il y aussi une dimension plus mystérieuse à la philosophie, ce lien à la folie… Quand on regarde l’origine de la philosophie grecque et notamment à Delphes avec la Pythie, la dimension oraculaire du savoir : au temple de Delphes il y a ces deux préceptes, "Connais-toi toi-même" et "Rien de trop", les départs de la philosophie grecque, au fond la Pythie et le savoir oraculaire se donnent dans la transe, dans un accès de folie… Cette mantique, Nietzsche la travaillera dès sa première œuvre avec cette notion de dionysiaque : que fait à l’homme la contemplation de la vérité nue une fois le voile de l’illusion levé ? Nietzsche a remis en cause cette partition entre le fond des choses, et le monde des apparences".    
Dorian Astor

Le rapport animal à la connaissance

"Dans "Le Gai Savoir", Nietzsche parle des « dangereux peut-être » qui constituent le moteur de la recherche philosophique. Précisément parce que l’incertitude ou l’absence de réponse rend fou l’animal humain. Il faut combler cette ignorance, et ce que dit Nietzsche, c’est que la connaissance est une conséquence de la protection : le premier moteur de la connaissance c’est la crainte (de ne pas savoir, du lendemain...). On veut connaître parce qu’on a peur. Nietzsche travaille beaucoup sur la notion de crainte. Il dit qu’elle est le premier moteur de la connaissance, et que le deuxième est celui de la volonté de maîtrise. Connaître c’est s’approprier le monde de telle sorte que ce soit un rapport viable au milieu qu’est le monde. Cette viabilité passe par des falsifications qui font que notre point de vue sur le monde est toujours utilitariste, jusqu’à la logique, jusqu’aux sciences. Il y va de la survie psychique, l’homme est un animal inquiet de son destin, et la religion est l’exemple même d’une vérité destinée à apaiser la crainte".   
Dorian Astor

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