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9 juillet 2019

La ponctuation, une guerre de positions

points L’art de ponctuer a nourri au cours des siècles des polémiques retentissantes. Professeur de littérature à l’Université de Toulouse, Isabelle Serça éclaire les enjeux de cette bataille des signes.

Est-ce une bouffée de chaleur révolutionnaire devant tant de lettres enchaînées? Une soif de clarté? Ce matin-là, un jour lointain du IIe siècle avant J.-C., Aristophane de Byzance, qui règne alors sur la Bibliothèque d’Alexandrie, décide d’insérer un blanc entre deux noms. Son estimé collègue, Aristarque de Samothrace, poursuit le travail. Et c’est ainsi que d’un blanc est née la ponctuation, cet art de découper, de rythmer, d’atteler, de détacher des brigades de mots.

Cette respiration est une révolution, souligne Isabelle Serça, professeur de littérature à l’Université de Toulouse. Avant ces deux esprits solaires, Homère, Sophocle et Aristote coulaient en un flot d’ombres continu. Aristophane et Aristarque n’y ont pas seulement introduit du blanc, ils se sont mis à ponctuer, c’est-à-dire à piquer les textes. «Point» ne vient-il pas du latin pingo («je pique»), comment le rappellent Olivier Houdart et Sylvie Prioul dans L’Art de la ponctuation (Points/Seuil)?

Ils imposent ainsi trois signes qui sont, depuis, nos bouées. Le point en haut ou «point parfait» (°), placé à l’extrémité du dernier mot de la phrase, annonce notre point final. Le point en bas (.) équivaut à notre virgule. Le point médian, enfin, préfigure notre point-virgule... En apprendre plus

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