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5 juillet 2019

Maguy Marin : "Qu'est-ce qu'on fait des autres corps qui ne sont pas dans les canons de beauté ?"

maguy-marin Rencontre tout en douceur avec la grande danseuse et chorégraphe Maguy Marin, pour qui ses convictions et la danse forment un tout indissociable.

Danseuse et chorégraphe née à Toulouse, Maguy Marin étudie la danse classique au Conservatoire de Toulouse puis entre au ballet de Strasbourg avant de rejoindre Mudra (Bruxelles), l’école pluridisciplinaire de Maurice Béjart. En 1978, elle crée avec Daniel Ambash le Ballet-Théâtre de l’Arche qui deviendra en 1984 la Compagnie Maguy Marin. Le Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne voit le jour en 1985. Depuis se poursuivent un travail artistique assidu et une intense diffusion de par le monde...

Maguy Marin revient sur son parcours. Elle a été inscrite en cours de danse comme beaucoup de petites filles. 

"C'était au conservatoire avec des professeurs très autoritaires. Et pourtant avec ces exercices de barre je sentais circuler quelque chose en moi. Assez vite, j'ai eu des sensations corporelles, très difficiles à décrire. Je n'ai pas eu de questionnements là-dessus. Je voulais faire de la danse".

En 1969, elle est engagée à l'Opéra de Strasbourg, dirigé par Jean Garcia, où elle apprend le métier. 

"J'avais 17 ans au moment de mai 1968. Je viens d'une famille d'émigrés espagnols où la politique était importante. Quand je suis rentrée aux ballets j'étais en contradiction totale avec le métier que j'étais en train de faire, le contenu des ballets, le contexte - très hiérarchisé - et ce que je pouvais vivre à l'extérieur. J'ai rencontré des acteurs du TNS. Dans leur travail, ils pouvaient appliquer ce qu'ils vivaient dans leurs vies.  Moi, je faisais le grand écart, c'était le cas de le dire". 

Elle fait partie de la première école créée par Maurice Béjart. 

"J'avais vu plus jeune La neuvième symphonie au Palais des Sports à Paris. Je n'ai pas réalisé sur le moment ce que c'était. Il y avait beaucoup de danseurs, des femmes avec des formes et des garçons qui étaient des hommes et pas juste des porteurs qui soulèvent des plumes, des figures éthérées".

C'est avec la rencontre des acteurs du TNS qu'elle se rend compte de la puissance de cette conception de la danse : 

"A l'école de Béjart, on faisait du rythme, du théâtre, des danses très différentes, du geste vocal, du travail d'improvisation et de composition, du yoga.  Il y avait des danseurs qui n'avaient de grande formation technique. Il y avait beaucoup d'étrangers du monde entier. Je projetais de danser et de travailler avec des chorégraphes qui m'intéressaient.  Carolyn Carlson ou au théâtre Peter Brook, Ariane Mnouchkine, Bob Wilson, Jérôme Savary... il y avait toutes ces façons différentes de faire de la danse ou du théâtre. On voulait rebâtir le monde".  

Au bout de 3 ou 4 ans, Maurice Béjart avait invité des chorégraphes. 8 filles n'avaient pas été distribuées. Et Maurice Béjart lui a demandé d'inventer quelque chose pour elles. "C'est là que je fais ma première chorégraphie. Mais le résultat ne m'a pas beaucoup plu."

Maguy Marin revient sur sa culture espagnole et l'aspect politique de sa danse. Son père était communiste. Sa mère d'une famille de Républicains. Voir la suite de ce bel entretien de France Culture

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