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26 juin 2019

Le vaccin à marche forcée. Intérêts financiers et politique sanitaire aux Philippines

vaccin Un récent vaccin contre la dengue suscite d’importantes réserves de la part de la communauté scientifique. Sa diffusion en 2016 aux Philippines semble répondre autant à des enjeux de santé publique qu’à des intérêts diplomatiques et commerciaux. De quoi alimenter encore la défiance vaccinale ?

En octobre 2015, le colloque annuel de médecine tropicale du service de santé des armées de Marseille, à l’occasion des XIXes Actualités du Pharo, a dédié son thème à la vaccination dans les pays du Sud. Au troisième jour de conférence, dans l’hôpital de la Timone, plusieurs chercheurs ont été surpris par la présentation orale du Directeur de programme du vaccin contre la dengue à Sanofi Pasteur. Celui-ci présentait les 6 types de vaccins en développement contre la pathologie. En exposant les limites du Dengvaxia®, le candidat mis au point par Sanofi le plus avancé, qui devait obtenir deux mois plus tard sa licence en Asie du Sud-Est, s’est-il aperçu de la stupéfaction d’une partie de l’auditoire ? Un immunologiste à la retraite ayant travaillé dans l’un des plus grands groupes pharmaceutiques français se tourna vers ma collègue et s’exclama, surpris : « jamais je n’autoriserai un tel vaccin ! » La stratégie d’introduction du Dengvaxia® en Asie et en Amérique latine et de ciblage des enfants à partir de 9 ans était incompréhensible, face aux handicaps que semblait présenter ce vaccin.

La dengue fait partie de la liste des maladies tropicales négligées arrêtée par l’OMS et ses partenaires. L’organisation estime qu’entre 50 et 100 millions d’infections surviennent annuellement [1]. C’est un problème de santé publique notamment en Asie et en Amérique du Sud, à l’origine de 3 à 4 millions d’infections et de 9000 décès par an (WHO 2016). Les systèmes de surveillance de la dengue en Afrique sont encore récents et, dans certains pays comme le Niger, embryonnaires. C’est aussi une pathologie complexe et mal comprise. La plupart des cas de dengue sont asymptomatiques, pendant longtemps, cette pathologie est restée sous-diagnostiquée du fait du manque de connaissances sur la maladie et de la confusion des premiers signes fébriles avec les symptômes d’autres pathologies telles que le paludisme (Amarasinghe et al. 2011). Le virus est véhiculé grâce à deux espèces de moustiques de la famille Aedes ; l’infection humaine occasionnée par la piqûre du moustique femelle est causée par l’une des 4 souches de la dengue (DEN-1, DEN-2, DEN-3, DEN-4). Voir l'analyse d'Oumy Thiongane, Chercheure associée à l’Université de Dalhousie au Canada, au département de

oumy

pédiatrie  et dans l’unité de recherche « Technoscience & Regulation ».

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