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Vivons nos temps
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17 juin 2019

Le requiem d’Alain Cavalier

cavalier 1 Filmer la mort, le deuil et l'amitié. Deux ans après la disparition de la scénariste Emmanuèle Bernheim, il lui adresse cette prière. Alain Cavalier nous parle de son film hommage, «Être vivant et le savoir», en salles aujourd’hui.

Etre vivant et le savoir, à la manière de Faulkner. Un film requiem présenté hors compétition au Festival de Cannes. A l'origine, Alain Cavalier souhaitait adapter Tout s’est bien passé, le roman où son amie Emmanuèle Bernheim raconte l'envie de son père d’en finir après un accident vasculaire. Elle jouerait son propre rôle, lui serait le père. Le projet ne verra jamais le jour à cause du cancer de l’auteure. Alors, en guise de résultat, un documentaire qui raconte l’histoire d’un film avorté, d’une femme courageuse et d’un cinéaste qui s’interroge sur la mort. 

"J’ai cessé de la filmer quand elle est tombée sérieusement malade. […] Je l’ai filmée jusqu’au moment où je croyais qu’elle s’en sortirait et que le film vivrait".                      
(Alain Cavalier)

Après des fictions "classiques" à la fin des années 1960 et des couples mythiques (Jean-Louis Trintignant et Romy Schneider pour Le Combat dans l’île, 1961), Alain Cavalier connaît son premier succès public avec Mise à sac (1967) et La Chamade (1968), drame bourgeois adapté du roman de Françoise Sagan.

Il revient ensuite avec une série de films qui expérimentent une autre façon de faire du cinéma : Le Plein de super (1976), road movie coécrit avec les acteurs à partir de leurs expériences propres, puis Martin et Léa (1978) où le couple incarné à l'écran est aussi un couple dans la vie.  Réduisant son équipe technique, il arrive progressivement au documentaire, de sa propre vive notamment. Depuis Ce répondeur ne prend pas de message (1979), son œuvre prend la forme du journal intime, entre artisanat et écriture de l'intériorité. 

"Je trouve le cinéma d’une pudeur absolument désolante. Dans toute la vie humaine, il y a des choses interdites à la caméra. [...] On se contente  de ce qu'on peut toucher, de ce qu'on nous permet de filmer. A côté de  la vie, ce n'est rien".                    
(Alain Cavalier)

Présence et disparition des corps, improvisation et authenticité, intime et deuil... Etre vivant et le savoir, dans sa manière de filmer la mort, pourrait bien être le meilleur moyen de déjouer le passage du temps, entre scènes de nature morte, courges en décomposition et pommes de terre fleurissantes. 

"Les bêtes, les légumes, les objets… ça fait partie du quotidien [...]  C’est d'une banalité que je voudrais exquise : on vit, un jour on meurt…  "           
(Alain Cavalier)

Accéder à l'entretien accordé à France Culture

 

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