L’art qui nous échappe. Baptiste Morizot, Estelle Zhong Mengual. Esthétique de la rencontre. L’énigme de l’art
L’art contemporain est-il inaccessible, au point de se soustraire à toute « rencontre » avec le spectateur ? C’est la thèse défendue par Baptiste Morizot et Estelle Zhong Mengual, qui s’interrogent sur les conditions d’une réconciliation entre les œuvres et leur public.
Baptiste Morizot, écrivain et philosophe, et Estelle Zhong Mengual, historienne de l’art, se confrontent dans L’Esthétique de la rencontre à une question épineuse : « Qu’est-ce qui fait que quelque chose se passe devant une œuvre – ou qu’il ne se passe rien ? » Ou plus exactement, car c’est surtout cette interrogation qui aimante l’ensemble de la réflexion : comment expliquer que face aux œuvres d’art contemporain il ne se passe, la plupart du temps, rien ? En effet, l’art contemporain ne produirait, selon les deux auteurs, que peu ou pas d’effet, voire se soustrairait par principe à toute rencontre. L’expérience répétée d’être face à des œuvres qui « ne déclenchent rien, ni affect, ni question, ni pensée, ni sensation » (p. 12) conduit ainsi les auteurs à interroger ce qu’ils désignent comme « l’énigme » de l’art contemporain.
Voir l'analyse judicieuse de Géraldine Sfez, ancienne élève de l’École normale supérieure, docteure en philosophie, est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université de Lille