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25 avril 2019

Le diktat des indicateurs. Jerry Z. Muller "The Tyranny of Metrics"

metrics Chiffres et statistiques sont aujourd’hui au coeur de l’action publique, et de son évaluation. Mais, comme le souligne Jerry Z. Muller, ces données sont loin d’être neutres et soulèvent de nombreuses problématiques, tant du côté de leur production que de leur utilisation.

J’espère ne pas faire d’impair en détournant ce premier vers de l’Art poétique de Verlaine, mais c’est bien de cela qu’il s’agit dans l’ouvrage de Jerry Z. Muller : The Tyranny of Metrics. Compte tenu du caractère polysémique de la notion de mesure, il me faut préciser mes propos. Il ne s’agit nullement d’action à réaliser, ni de modération dans un jugement sur un comportement, ni de musique, mais de la mesure au sens d’outil pour comparer, évaluer, quantifier, etc. Le propos de Jerry Z. Muller est simple : il faut lutter contre la systématisation du recours aux indicateurs de performance comme seule aune pour juger de la performance des personnes, des institutions, des entreprises. Selon lui, nous sommes arrivés à une situation où nous préférons pour guider nos actions nous référer à des indicateurs dont la production est souvent coûteuse plutôt qu’au jugement de personnes éclairées. Or, tout ne peut se mesurer ou se quantifier, pour reprendre un terme cher à Alain Desrosières. Et les choses que l’on peut mesurer n’apportent pas toujours une bonne information pour éclairer une décision. Il y a donc nécessité à lutter contre « l’obsession métrique » (metric fixation).

Comme le dit avec beaucoup d’humour Tim Harford dans sa recension de l’ouvrage dans le Financial Times : « Le livre de Muller fait 220 pages, un chapitre moyen fait 10 pages et comporte 18 notes de bas de page en moyenne, les 4 couvertures (au sens de premier à 4e de couverture) ont du texte et le livre pèse 421 grammes. Ces chiffres ne nous disent rien, bien sûr. Si vous voulez comprendre les forces et les faiblesses de The Tyranny of Metrics, vous aurez besoin de le lire – ou de faire confiance à l’opinion de quelqu’un qui l’a lu ». Voir l'analyse de Gaël de Peretti, administrateur hors classe de l’Insee.
Il a travaillé au sein de la Statistique publique sur des sujets variés comme les inégalités sociales, la pauvreté, le genre, la méthodologie d’enquête, l’histoire de la statistique, etc.

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