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28 janvier 2019

Carmel Finley, All the Boats on the Ocean. How Government Subsidies Led to Global Overfishing

boats L’épuisement programmé des poissons.

L’épuisement des ressources halieutiques mondiales ne résulte pas tant d’évolutions anarchiques qui affecteraient les océans que de politiques concertées, appuyées par les États, d’industrialisation de la pêche et de maximisation des captures. Au cœur de cette prédation, des armadas de bateaux-usines…

C’est dans un port de pêche, qu’il soit européen, asiatique ou nord-américain, qu’il faut commencer la lecture de ce livre. Un port qui serve d’attache à ses personnages principaux – ces bateaux-usines dont l’essor, depuis les années 1930, a rendu possible la surexploitation qui frappe aujourd’hui, partout, les ressources maritimes. Alors que le volume mondial des pêcheries a culminé à 86,4 millions de tonnes en 1996, il connaît depuis une stagnation précaire, malgré différentes stratégies de maintien des captures [1]. Mais s’il fait le constat dramatique de cet épuisement, l’ouvrage s’intéresse surtout à sa genèse. Le questionnement est celui de l’observateur du port : d’où viennent ces bateaux ? Qui les a fabriqués ? Qui les a équipés et en a fait de véritables prédateurs des mers ?

Carmel Finley est une figure majeure des recherches sur la mer dans le monde anglo-saxon, au carrefour de l’activisme et du travail scientifique. Voilà de nombreuses années qu’elle construit un édifice analytique dont la particularité est de creuser les voies multiples par lesquelles un dispositif de surexploitation des mers s’est mis en place. Elle consacrait ainsi en 2011 un ouvrage à la notion de rendement équilibré maximal (maximum sustainable yield), où elle montrait comment les sciences océanographiques avaient été utilisées pour consolider un cadre international des pêcheries aveugle à ses propres effets [2]. Dans ce nouveau travail, la focale se déplace vers les flottes industrielles de pêche, dont il s’agit de comprendre la naissance et le développement. Au cœur de l’argumentation de Finley se trouve l’idée que les gouvernements ont joué un rôle majeur dans la production de cette industrie halieutique, pour des raisons politiques et géopolitiques, autant qu’économiques.Voir l'analyse d'Étienne Peyrat, ancien élève de l’ENS Ulm, agrégé d’histoire et post-doctorant à Sciences Po Paris.

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