Les clés d’un nouveau modèle social. La révolution du revenu universel
Tout revenu de base n’est pas bon à prendre. Ariel Kyrou et Yann Moulier Boutang, rédacteurs de la revue Multitudes, militent ici pour l’instauration d’un revenu inconditionnel et suffisant qui, en donnant un nouveau sens au travail, participe à la construction d’une société contributive. La publication dans Le Monde d’un plaidoyer « Pour un revenu universel crédible et audacieux » par dix chercheuses et chercheurs réputés a installé la thématique au cœur du débat des présidentielles de 2017. L’écho de ce texte tient à deux de ses signataires : Dominique Méda, philosophe et sociologue qui étudie depuis une vingtaine d’années la notion de travail ; et Thomas Piketty, économiste dont les travaux sur la montée des inégalités sociales en France et dans le monde ont fait date. Leur vision s’appuie sur la proposition d’un complément de revenu « versé de la façon la plus automatique et universelle qui soit » plus que sur une allocation totalement inconditionnelle. Elle n’en conforte pas moins le principe même d’un revenu universel d’existence, pouvant « constituer un élément structurant de la refondation de notre modèle social »... Voir l'analyse de Ariel Kyrou, rédacteur en chef de la revue Visions solidaires pour demain et membre du collectif de rédaction de la revue Multitudes, auteur de plusieurs livres, parmi lesquels L’emploi est mort, vive le travail (Mille et une Nuits, 2015) avec Bernard Stiegler, et Ceci n’est pas un blasphème (Inculte / Actes Sud, 2015) avec Mounir Fatmi.