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22 juin 2017

La société civile, c’est quoi au juste ?

index Voilà, les élections législatives sont passées. Et puis on nous dit que pour la première fois, la société civile entre au palais Bourbon. Bien. Mais c’est quoi la société civile ?

Le terme de société civile trouve son origine dans la notion aristotélicienne de « koinônia politikè » (communauté politique), que Cicéron traduisit en « societas civilis », et qui désigne la communauté politique des citoyens – la forme la plus haute d’organisation. Elle prendra plus tard des sens changeants, et souvent contradictoires : Saint Augustin la subordonne à la céleste cité de Dieu, Rousseau et Hobbes l’opposent à l’état de nature et l’identifient à l’État. Ce n’est qu’ensuite, avec Hegel, que la société civile (sphère du privé, du particulier, du travail et des échanges économiques) est distingué de l’État. Et avec Marx qu’elle devient la scène des rapports de domination et des conflits politiques.

Son retour contemporain s’est effectué sous une acception à la fois plus consensuelle et plus positive, mais aussi plus restreinte : elle recouvre peu ou prou l’ensemble des organisations non gouvernementales, associations caritatives, syndicales ou professionnelles.

Dans un contexte de crise démocratique, la société civile redonne voix aux citoyens face aux institutions, en mobilisant de nouvelles formes de participation politique. C’est en tout cas ainsi qu’on l’a conçue lors des transitions démocratiques en Amérique latine ou au sein des mouvements altermondialistes.

Malheureusement, loin de constituer toujours un contre-pouvoir citoyen au service de l’intérêt général, elle sert souvent de masque à des intérêts particuliers : « Sous couvert de faire appel à la « société civile », les commissions officielles deviennent des ersatz de club de presse offrant respectabilité officielle à des commentateurs, des nouveaux philosophes, et des industriels », écrivait déjà Serge Halimi en dans Les Nouveaux chiens de garde.

La société civile, alternative factice à la confiscation de la chose publique par la caste politique et les lobbies ? Lancé en début , le mouvement « La transition », qui se veut hors partis et ni de droite ni de gauche, affirme que « seule la société civile peut assurer l’indispensable transformation du pays ».

Mais la liste de ses membres indique une écrasante majorité de chefs d’entreprise et de professions libérales… La société civile tend alors à recouvrir la classe économiquement dominante plutôt que le peuple. Peuple qu’on trouve plus certainement, un jour ou l’autre, du côté de la société incivile.

Source : Regards, printemps , jérôme latta

Illustration : nouscitoyens.fr

 

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