Le populisme est un anti-pluralisme
L’omniprésence du terme « populisme » dans le débat public ne souligne que trop son ambiguïté sémantique et idéologique. Prétention à incarner à soi seul la volonté populaire, il est à la fois, pour J.-W. Müller, le reflet d’institutions politiques en crise, et une menace pour la démocratie.
Recouvrant des phénomènes et mouvements très divers, le populisme est devenu un concept accueillant toutes les composantes idéologiques possibles et imaginables, les commentateurs mettant par exemple dans la même catégorie Victor Orbán et Pablo Iglesias. Même les tenants d’un néo-libéralisme radical comme Alberto Fujimori au Pérou et Carlos Menem en Argentine ont pu être qualifiés de populistes, ce qui renforce encore le caractère protéiforme du concept. L’ouvrage de Jan-Werner Müller, Qu’est-ce que le populisme ?, se propose donc de développer une théorie du populisme qui permet de distinguer les différents phénomènes observés. Voir l'analyse d'Hervé Berville, économiste.