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3 avril 2017

Qu'est-ce que l'abstention aujourd'hui ?

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A la veille d’une élection majeure en France, je souhaitais, ce matin, apporter matière à réflexion au sujet de l’abstention, qui sera très importante. Je tiens ces propos de Cynthia Fleury, ma philosophe contemporaine préférée, et dont je me fais ici l’écho tant je les partage :

« On cite souvent le phénomène grandissant de l’abstention électorale à l’appui de la thèse de l’accroissement de l’apathie politique dans les démocraties. Force, en effet, est de constater qu’aujourd’hui on ne s’émancipe plus de la même manière : si l’on devient citoyen dans la démocratie naissante en vertu d’une formidable affirmation de soi – que vient parachever et sacraliser le vote -, on devient citoyen dans la démocratie adulte par des voies différentes, notamment par le biais d’affirmations différentialistes, donc plutôt sécessionnistes et identitaires, si bien que le vote – qui « universalise » l’individu et donc l’indifférencie – y est désacralisé. L’abstention ne marque pas nécessairement le désaveu ou le désintérêt des Français à l’égard de la politique, mais aussi bien la découverte de nouvelles pratiques du politique. Aujourd’hui plus on veut agir sur une société, moins le vote paraît opérant puisqu’il s’agit de faire émerger les desiderata de minorités et non ceux d’une majorité ».

Qu’est-ce que le vote aujourd’hui si ce n’est un signe de confiance dans la démocratie. Or, nous assistons plutôt à une migration de la confiance vers la défiance. « La marchandisation généralisée des mots et des choses, des corps et des esprits, de la nature et de la culture, qui est la caractéristique centrale de notre époque, place la violence au coeur du nouveau dispositif idéologique (Géopolitique du chaos, Ignacio Ramonet, Galillée 1997).»

Ignacio Ramonet avait bien pressenti la terrible perversion des temps modernes : la violence comme système de pensée, et donc comme instrument de destruction de la culture, et l’on assiste aujourd’hui au « désastre éducatif global » (Ignacio Ramonet, Géopolitique du chaos) des sociétés).

Je crois, tout comme l’avait prédit Tocqueville, que notre démocratie n’est pas adulte, et qu’elle ne le deviendra lorsque ses citoyens le seront, c’est-à-dire responsables d’eux et d’autrui, tout en disciplinant ses mauvais penchants.

En somme, il nous faut sortir de l’entropie de notre démocratie, afin qu’elle devienne adulte, ce qui suppose que le langage redevienne cohérent avec le régime politique. Ce qui aujourd’hui m’apparaît plutôt utopique au vu des programmes (si je peux nommer programmes ce qui est proposé) des candidats à l’élection présidentielle.

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