Sauvons les enfants d'Ethiopie en buvant Volvic
Selon Alain Remond, éditorialiste à La Croix, il n'est pas si compliqué de sauver le monde : il suffit simplement de boire un litre de Volvic par jour.Ah bon ?
Pas le monde entier, certes, mais l'Ethiopie, pour commencer. Comment ? Selon l'étiquette sur la bouteille : « 1 l = 10 l d'eau pour les enfants d'Ethiopie ». Par quel miracle les enfants d'Ethiopie peuvent-ils voir arriver dix litres d'eau chaque fois que nous, en France, buvons un litre de Volvic ? Eh ben, il suffit de lire au dos de l'étiquette, et c'est fabuleusement simple. On aurait pu y penser plus tôt : « Pour tout achat d'un litre d'un produit Volvic porteur du logo Unicef, Volvic soutient l'Unicef en lui donnant 0,0072 €. Cette somme permet, par exemple, de donner l'accès à 10 litres d'eau pour les enfants et les communautés d'Ethiopie. Cette équivalence est calculée sur la base du nombre de bénéficiaires et de la durée minimum du fonctionnement d'un forage (10 ans) ».
Comme le note Alain Rémond, je suis moi-même « soufflé » par la précision et la sophistication de ce calcul qui relègue Einstein et sa formule E=MC2 au rang d'amateur. Multiplier (ou diviser, on ne sait pas trop) le nombre (très hypothétique) de « bénéficiaires du projet » par la durée de fonctionnement « minimum » d'un forage pour aboutir à une « équivalence » se traduisant par la « somme » absolument pharaonique de 0,0072 € et, ipso facto, à l'attribution de 10 litres d'eau « par exemple » à des petits Ethiopiens, c'est tout bonnement irréfutable ! Chapeau bas !